Un auteur de comic’s book peu ordinaire…
Métro peint par ONEO (Paris, 1991), c’est l’un des premiers writers français à utiliser des personnages de Vaughn Bode sur des métros pour mettre en valeur son lettrage.

Dans le film La Vie est Belle de Frank Capra (à ne pas confondre avec celui de Begnini), James Stewart joue le rôle d’un homme idéaliste, humaniste, cherchant à améliorer le sort de ses semblables. Malheureusement, le pouvoir en place et la corruption finissent par avoir raison de son enthousiasme. Il décide de se suicider car il est convaincu que lutter ne sert à rien…
Exposition UV TPK, Chez Auguste, Paris, 2010.
Au moment de commettre l’acte fatidique, un ange le sauve puis lui montre ce que serait la ville sans lui : son meilleur ami serait un homme terne et soumis, sa femme malheureuse, les gens qui travaillaient pour lui seraient au chômage. Cette fable nous montre que chacun est important et agit sur le monde, même si nous sommes parfois loin de nous douter de la portée de nos actes. Telle est la trajectoire unique de l’auteur Vaughn Bode.

Train de banlieue peint par Liric et Eresy (Paris, 1992), ces deux writers passionné de Vaughn Bode ont souvent utilisé des personnages tirés de cette œuvre pour agrémenter leurs lettrages. Le second a même sorti un fanzine dans lequel il consacre un long dossier sur lui.
Mur peint par les PCP dans un lycée professionnel en banlieue parisienne (France, 1991). Ces writers ont décoré plusieurs salles avec des fresques où les personnages de Bode sont très présents… Une réussite graphique et artistique.L’impact de Vaughn Bode a été immédiat dans sa discipline, la bande dessinée, et au-delà son célèbre Cheech Wizard aurait inspiré, directement ou non, de nombreux auteurs américains et européens, tels Régis Loisel ou encore François Bourgeon qui a eu une démarche similaire dans ses premières œuvres. Enfin, et surtout, dans le Street art ou le Spraycan art, ses dessins de femmes rondes ou de personnages rigolos ventrus ont fait le tour du monde sur de multiples murs, métros et trains, telle une déclaration d’amour universelle. Vaughn Bode, l’androgyne tourmenté, aurait apprécié…

Qu’aurait été le monde s’il n’avait pas existé ? Une autre question vient aussitôt à l’esprit : comment serait-il s’il ne l’avait pas quitté si tôt ? Sa générosité d’artiste semble s’être arrêtée d’un coup… Un élan brisé.
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Hommage de Vincent Pompetti à Vaughn Bode |
Heureusement, son fils a pris la relève, perpétuant naturellement l’art initié par son père et développant par la force des choses le sien. Publié chez Heavy Metal ou Image Comics, Mark Bode a repris certaines séries emblématiques comme Cobalt 60 ou Cheech Wizard dans Lizard of Oz. Il nous a accordé une interview où il nous parle de son père, de son travail et de ses projets.
Texte // Vincent Pompetti
Photographies // Tarek
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Publié par Vincent Pompetti
Diplômé de l’Institut National des Beaux-Arts Saint-Luc de Liège, il réalise seul sa première bande dessinée qui a pour thème la science-fiction dans un monde imaginé par lui : Planète Divine, paraît en deux tomes chez Glénat en 2002 et en 2003. Avec dans la collection Trilogie et Œil brun, œil bleu, il débute sa collaboration avec le scénariste Tarek aux éditions Emmanuel Proust. Sa palette s’affine, son style devient plus réaliste et ses cadrages deviennent dynamiques. Depuis 2008, il dessine la série dont le dernier tome du second cycle est prévu pour la fin 2010. Depuis son installation en Bretagne en 2007, il se consacre à la peinture à l’huile sur toile. Ainsi, plusieurs de ses œuvres ont déjà été exposée à Saint-Malo (Quai des bulles en 2008), à Liège, Paris et Brest en 2009. Il obtient le prix de la ville de Creil en 2009 pour la série Sir Arthur Benton.
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