Le visiteur du futur, l’élu des Dieux
François Descraques et Gosh (Ankama, 2013)
C’est le très sérieux journal Le Monde qui a prédit « un très bel avenir au Visiteur du Futur ». Quid ? Pour ceux qui se seraient exilés sur une île déserte sans Internet ou autre mode de communication contemporain, le « Visiteur du Futur » est un véritable phénomène viral qui fait du bien à tous ceux qui en ont été infectés. Websérie créée par François Descraques (réalisateur pour la pub et le web mais frustré de projets de séries TV mainstream) et ses nombreux potes avec lesquels il tourne les premiers épisodes au Bois de Vincennes, « le Visiteur du Futur » est diffusé à partir d’avril 2009 sur le blog de son créateur FrenchNerd.com.
Happé au vol par Dailymotion et Youtube, quelques prix et des millions de clics plus tard, il se voit offrir sa première diffusion télévisuelle par la chaîne Nolife, ce qui attire à son tour l’attention d’Ankama qui propose alors au département Nouvelles Écritures de France Télévision de coproduire la série. Celle-ci sera diffusée avec succès sur Studio 4.0, la plateforme transmédia de France 4. Depuis, la websérie affiche fièrement trois saisons, deux prix au Web Festival de la Rochelle et même quatre prix au Los Angeles WebFest ! Ankama, studio transmédia à succès ayant également une branche éditoriale dynamique, notamment en BD (Mutafukaz, Freaks Squeele ou City Hall) offre alors un nouveau médium au très prolifique François Descraques qui, avec son complice Gosh au dessin, scénarise ce premier tome, L’Élu des Dieux, dans un esprit qui ne pourra que ravir ses fans web et en séduire de nouveaux. Miceal
City Hall (tome 3)
Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre (Ankama, 2013)
Le duo d’auteurs persiste et signe avec ce tome 3 clôturant, en un temps record de parution mais sans perdre en qualité, la série événement qui s’impose définitivement comme le manga à la française ! Ils réussissent en effet l’exploit rare de finir une trilogie en beauté et referment suffisamment de portes pour ne pas frustrer le lecteur, tout en sachant ménager de nouvelles pistes d’exploration… Vous palpiterez d’émotion aux côtés de vos héros, Jules Verne, Arthur Conan Doyle et la très sexy Amelia Earheart, vous tremblerez de voir un Londres steampunk et futuriste en pleine Exposition Universelle, scruté par le dispositif de surveillance Big Eye, le bien nommé, et vous saurez enfin qui se cache sous le masque de Lord Black Fowl. Et surtout, pour quelle raison il veut semer partout le chaos et la destruction… Malgré tout cela, tout comme les innombrables fans de cette série à surprises, vous en redemanderez ! Ankama l’a bien compris, puisque l’éditeur vient d’annoncer qu’une saison 2 est déjà en chantier. Ouf ! Miceal
Radiant (tome 1)
Tony Valente (Ankama, 2013)
Justice est faite ! Pour tous les lecteurs frustrés à juste titre de leur très dynamique série Hana Attori, dont trois tomes successifs ont été publiés de 2008 à 2010 par les éditions Soleil avant que le titre ne soit prématurément arrêté, voici le retour en force de l’univers manga et magique de Tony Valente chez un autre éditeur. En effet, Ankama, forte de l’important succès critique et commercial de City Hall, a décidé de capitaliser sur le manga à la française de qualité. Tony Valente a déjà démontré l’étendue de son talent en dessinant également Speed Angels, série d’espionnage dans l’esprit de Charlie’s Angels ou de Totally Spies scénarisée par Didier Tarquin, le célèbre dessinateur de Lanfeust de Troy. Aujourd’hui, c’est à ses premières amours fantasy qu’il revient avec un récit dont les éléments étaient déjà présents en arrière-plan de Hana Attori. Dans l’univers imaginé par Valente, les Némésis, de monstrueuses créatures, tombent du ciel régulièrement, provoquant toutes sortes de catastrophes sur leur passage. Bien que seuls capables de résister à la puissance de ces monstres, les « infectés », rares humains à avoir survécu à la rencontre avec les Némésis, et ayant ainsi accédé à la maîtrise de la magie, sont paradoxalement mis au ban de la société. Certains de ces sorciers rejetés par l’ensemble de la population, comme les membres du Bravery Quartet, en deviennent pilleurs opportunistes, tandis que d’autres, telle la sorcière Alma, s’obstinent à lutter contre les envahisseurs géants. Parmi eux, Seth, jeune apprenti d’Alma, se révèle aussi talentueux qu’il est impulsif et maladroit. C’est sa quête du Radiant, mythique lieu d’origine des monstres, que raconte ce shônen à grand spectacle. Pêchu, enlevé, ce manga, à sens de lecture japonais, montre à quel point Tony Valente, aujourd’hui installé au Québec, a su parfaitement digérer ses illustres modèles, de Dragon Ball Z à One Piece, pour nous offrir un premier opus spectaculaire et divertissant qui se lit d’une traite ! Sus aux Némésis ! Miceal