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EZK, comment te présenterais-tu ? Comment est né EZK street art ?
Je suis un homme français de classe moyenne ayant une trentaine d’années, le résultat d’une enfance classique passée à la fois à la campagne pour la première partie de ma vie et en ville pour la seconde partie. Après des études d’histoire de l’art et de communication je suis devenu salarié. J’ai toujours préféré m’exprimer manuellement, il y a 4 ans je me suis rendu à New York, ce fût le détonateur de ma pratique et de mon engagement. J’avais moi aussi quelque chose à dire! C’est sans doute la concordance de tous ces événements qui ont fait naître Ezkstreetart.

Quand et comment as-tu débuté la pratique du pochoir ?
J’ai débuté la pratique du pochoir comme une nouvelle exploration. Je suis passé par de nombreux moyens d’expressions (dessin, affiches, slaps, stickers, peinture…). Un jour, alors que je regardais des legos « Star Wars » dans un rayon de grand magasin, l’envie de reproduire ces petits troopers comme mon armée privée, chargée de délivrer des sensations aux passants a germé dans mon imagination, le pochoir s’est imposé comme technique, au vu des couleurs (noir et blanc), de la forme (simple) et de la durée de vie sur les murs (bombe aérosol).

Qu’est ce qui t’a donné envie de t’exprimer dans la rue ?
Pratiquer dans la rue est un vrai luxe que peu de gens osent s’offrir! Permettant de s’exposer aux regards des autres, mais aussi d’accepter les critiques. Lorsqu’on pose un pochoir (ou autres) dans un endroit pour son fort trafic, on est visible par une quantité de paires d’yeux. Cela donne donc plus de visibilité aux messages, sans parler des réseaux sociaux…

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As-tu d’autres pratiques artistiques ?
Mon cœur d’activité est la réalisation de pochoirs, la recherche de messages et l’intervention dans la rue. Pour financer mes bombes et me permettre de continuer à véhiculer mes messages au plus grand nombre, il m’arrive de réaliser des commandes; mon travail est aussi présent à la galerie Nunc à Paris.

Quels artistes t’ont influencé, inspiré ?
Je ne sais pas si ceux sont des influences ou des inspirations, de nombreux artistes m’ont donné envie d’entrer dans les musées, de m’intéresser à l’histoire de l’art, tout en pratiquant. Andy Warhol, Jackson Pollock, Keith Haring pour les maîtres. André Saraiva, Jef Aerosol, Seith Painter pour les graffeurs.

Dans quelles villes, pays peut on croiser tes pochoirs ?
On peut les voir principalement à Paris (Marais, Butte aux Cailles, Montmartre, Canal Saint Martin…) mais aussi dans quelques villes de province: Chartres, Dreux, Deauville, Le Mans, Angers, La Rochelle, La Faute Sur Mer, Nantes, Bordeaux, Grenoble… Si ils n’ont pas été karsherisés !

Tes œuvres ont un réel message, quelle réaction ou réflexion souhaites-tu provoquer ?
J’essaie simplement de provoquer un questionnement chez le passant. Apposer une image sans équivoque avec une phrase choc, créer un espace de réflexion traitant de la répartition des richesses où chacun peut se positionner. Je ne porte aucun jugement. Je ne vais pas changer la face du monde mais ce sujet n’est traité nulle part et d’autant moins dans « l’art », de ce fait je souhaite questionner le spectateur. image1

Peux-tu nous en dire davantage sur ton engagement par rapport à « Art Against Poverty »
« Art Against Poverty » est une sorte de repère, créé et apposé au dessus de ma signature afin de joindre certains de mes pochoirs entre eux. (Vuitton, Cartier, Twitter, Dior…). Cela permet peut être aussi une meilleure compréhension du message que je souhaite véhiculer auprès du passant. C’est le sceau de mon engagement pour nous faire réfléchir.

Est ce que pour toi, le « street art », est avant tout un message à véhiculer ?
image2Je ne me pose pas la question de cette façon, je ne sais pas faire autrement. J’aimerais réaliser des sujets purement décoratifs et totalement dénués de questionnement mais mon indignation permanente me conduit à véhiculer des messages. Mais il y a de la place pour tout le monde sur les murs!

Quelle est selon toi, le rôle, la place des artistes urbains dans notre société ?
C’est une question très large que celle de l’artiste de rue et plus particulièrement celle de l’artiste dans notre société. Je pense qu’il incarne la poésie, la réflexion et le temps dont bon nombre de personnes manquent aujourd’hui. Expliquant sûrement l’actuel engouement autour du street art. De la surprise, du questionnement, un sourire, une émotion, une réflexion visible dans la rue gratuitement !… Voilà ce que provoquent les artistes urbains. image6

Quels sont tes projets à venir ?
J’ai bien quelques projets sur le feu mais ma superstition m’interdit d’en dire davantage. Mon projet principal est de continuer à m’exprimer librement.

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