Merci à Pauline pour la force et la sincérité de son témoignage. L’expo est quasiment terminée au moment où j’écris ces lignes. Mais le travail fabuleux de Kolya et de l’atelier «Aza Nizi Maza» ne s’arrête pas là. Ils développent notamment une campagne d’affiches contre la guerre, encore plus impressionnante…

Ces artistes Ukrainiens nous rappellent qu’à l’origine, le graff, né dans les quartiers, et tout aussi clandestin, révolté, subversif, populaire, était autant un activisme qu’un art. Sans forcément passer un message précis, il était un pur cri de révolte sociale, aussi rageur que le rap, L’art des writers clamait le refus des tabous et des limites d’une société sclérosée qui les traitait de vandales et les rejetait. C’était sans consentement préalable que leurs signatures, visibles de tous, s’affichaient sur la tribune libre des toits, des rames et des murs. Leurs bombes ne fragmentaient pas les murs de la cité, leurs marques les reliaient comme autant de lianes sensibles dans la jungle urbaine.
Si le graff veut, retrouver une telle force, la rue ou les sous-sols ne doivent plus juste représenter un tremplin pour accéder à la reconnaissance du public des galeries. Il faut y retourner pour que de l’ombre naisse à nouveau la lumière !



Enfin, lançons ici un appel pour que l’on organise un programme d’échanges entre des enfants français et ces enfants ukrainiens. Et surtout qu’on les fasse venir à Paris où s’est tenue l’exposition de leurs œuvres si magiques. Quel meilleur moyen d’aider l’atelier de Kolya à développer leur sensibilité et leur talent que de les plonger au cœur des musées et ateliers français ? Quelle meilleure main tendue à ces victimes de la guerre que de leur montrer qu’ils ne sont pas seuls, qu’on est réceptifs à leur art, sensible à leur sort, et que nous aussi croyons que l’art et la
culture sont la meilleure réponse à la guerre et à la barbarie ? Si cela vous intéresse de participer, écrivez à la rédaction du magazine, sur le site, sur les réseaux. Fans et artistes de street art, montrons leur qu’il y a d’autres bombes, qui font du bien.


Les enfants du métro : Diana, Marynka, Serioja, Jora, Khrystyna, Nika, Vlada, Sveta, Liocha, Artem, Sacha, et tous les autres.
Plus d’images des œuvres des enfants : AZA NIZI MAZA sur Instagram (@aza_nizi_maza) et Facebook.
Un article écrit par Miceal / crédits photos © Aza Nizi Maza.
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