Clash MKC CP5

Avec COST, une fois on a fait une grosse mission. J’avais repéré une échelle et une façade. On est monté avec l’échelle sur le toit et, du toit, on a peint la façade. Il a tracé la pièce et me dit qu’il a le vertige mais moi pas alors je suis monté remplir et faire les contours. C’était 7h du matin, on avait presque fini et il y avait une maison en face. Un mec sort à la fenêtre, COST me dit qu’il y a un gars qui nous regarde et qu’il s’espente (hallucine) : il se frotte les yeux trois à quatre fois et referme ses volets d’un air je suis dans un rêve.

Clash La fois où j’ai peint toute la nuit à Sète, j’ai failli me faire faucher avec mon pote car on a entendu le TGV au dernier moment et on a sauté du rail. J’ai vu mon pote par terre et j’ai cru qu’il était mort ! Moi, tout blanc en panique, j’avais 16 ans et il ne me répondait pas. Soudain, il a crié ! Je me suis fait mal à la jambe en tombant.

Clash

Puis dans la même soirée à la gare, on s’est fait courser par les condés parce que je faisais un block. Après m’être caché toute la fin de la nuit, je me dis que l’on va faire les photos : plus de bloc ! Il a été effacé avec mes bombes : un gros rectangle chrome… Les nerfs mais on avait bien cartonné. Merci à RESK qui a tafé à Mac Do pour les sacs de bouffe qu’il nous avait donné.

Clash

Une fois, j’ai glissé de deux étages et je suis tombé sur du verre. Ça m’a valu une bonne cicatrice à la main gauche avec points de sutures.

Et la dernière ! Récente, c’est sur un toit, un mec est sorti avec un gun en me criant dessus : « Dégage ou je te pousse ! » Il est descendu avec son pétard dans la rue pour me chopper mais j’ai été plus vif.

Photographies : Clash

Paris Tonkar magazine #10

Paris Tonkar mag 10

La médiatisation du graffiti (et du street art) était-elle en train de rendre fou certains activistes de ce mouvement artistique ? La question est posée lorsque l’on observe que de jeunes graffeurs en herbe pratiquant exclusivement du vandale se mettent en avant sur les réseaux sociaux et leur blog au risque de se faire arrêter par la police. Réveillez-vous ! Ne tombez pas dans ce piège de l’ultra modernité qui impose que tout doit être vu par tous aussitôt que l’événement s’est produit… Pour vivre heureux, il faut vivre caché : cet adage est encore plus d’actualité de nos jours car le système surveille tout et tout le monde. Le graffiti est un espace de liberté : pour qu’il le reste, il ne doit pas se mettre en danger en dévoilant tout. Un réseau social n’est pas l’ami du vandale et encore moins du citoyen libre. Ne jamais oublier que ce sont des entreprises marchandes qui gagnent de l’argent sur nos rêves, nos échanges et plus généralement sur nos vies !

Bien entendu, il n’y a pas que du négatif dans cette histoire : les graffeurs et artistes urbains du monde entier sont ainsi connectés et peuvent réaliser des échanges artistiques fructueux mais aussi envisager de belles collaborations. Bien heureusement…

Avec ce numéro, nous donnons la parole à des anciens de la scène parisienne et marseillaise qui ont permis au graffiti français de passer le temps malgré la féroce répression des années 90 et 2000 ! Sino qui est à l’honneur s’est confié à nous : un bien beau portrait dévoilant le parcours d’un graffeur qui a beaucoup peint sur la ligne Paris-Saint-Lazare. Ses œuvres et sa vitalité dans le mouvement ont suscité de nombreuses vocations, il était donc temps de lui consacrer un espace d’expression afin d’entendre un autre propos sur le milieu du graffiti. Les autres disciplines de l’art urbain sont bien entendu abordées grâce à des interviews et des reportages.

Dozer
Enfin, les élections municipales ont confirmées le dégoût de nos concitoyens vis-à-vis de la politique libérale et prédatrice en cours depuis une trentaine d’années. N’oublions jamais que le FN n’est pas une solution mais un parti qui joue la même partition que les autres partisans du libéralisme à visage inhumain avec une aversion plus prononcée pour la culture moderne et urbaine. Résistons par l’intelligence et la couleur !

Bonne lecture et à bientôt pour un prochain numéro.

Journalistes et photographes qui ont collaboré à ce numéro : Hélios,  Kson, Benoît Brigault, Bernard Fontaine, Florent Laville, Caroline Perreau, Olivier B., Ninnog, Ludovic Basto et Vincent Pompetti.

Nowarts

Sommaire #10

Edito
En direct
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  • Jean Faucheur
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Clichés
Photographie : Yoshi Omori
Sketchs
Nobles lettres
Réappropriation urbaine
Portrait : Sino
Photomatonkar :

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Zoom : Denis Bajram
Street art :

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Chroniques 

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