Livre Wall2Wall Montréal

Arthound-Stéphane édition qui gère le compte @Wall2WallMTL vient enfin de sortir un livre !

Avec plus de 10 000 photos déjà publiées sur Insta, il est au cœur des plus belles productions graffiti que propose Montréal. Pour son premier livre, l’auteur a choisi 69 artistes différents, Montréalais de naissance ou d’adoption, chacun ayant marqué la ville par son propre style. Un autre point fort, l’adresse du spot est indiqué pour chaque photo publiée. Quand on sait à quel point tout ça est éphémère, ça devient une mine d’or pour les amateurs d’histoire ou les fans de précision. Une fois le livre fini, on regrette juste une chose : ne pas en avoir plus. Vivement la suite. En attendant, c’est un incontournable de 260 pages pour qui s’intéresse au graffiti d’Amérique du Nord, car Montréal est un des points chauds du mouvement. C’est une ville pleine de mixité, alors merci Wall2WallMTL d’être là pour en témoigner.

Une chronique de EMC1479

Le livre consacré à la Sainte-Manu

La Sainte-Manu : un lieu unique ancré dans le patrimoine historique et artistique Riomois.

Laissée à l’abandon pendant près d’une quarantaine d’années, l’ancienne Manufacture des Tabacs de Riom a d’abord été visité par quelques âmes perdues abîmant ce magnifique lieu. Réinvestie artistiquement depuis 2016 par les artistes-graffeurs Rino et Cofee, elle devient la « Sainte-Manu » puisqu’elle est, selon ses créateurs, un « temple » du graffiti. 

Elle laisse alors derrière elle son passé industriel, de lieu désaffecté et squatté, au profit d’un investissement artistique unique. Cinq années de durs labeurs, mêlant sécurisation du lieu, nettoyage et expressions artistiques, ont permis à ces artistes d’investir les murs de ce bâtiment du sol au plafond sur trois étages. 

C’est d’abord trois années et demies de rénovation en illégalité qui ont amené à la signature d’un bail précaire d’occupation. Cette œuvre monumentale et éphémère a été réalisée sans subvention, sans budget et bien évidemment avec l’accord du propriétaire, juste pour le plaisir de créer. Elle a été un vivier associatif important impliquant des structures multimédia, des musiciens, des danseurs et bien d’autres…

La Sainte-Manu : histoire d’une rinovation

Présentation de l’éditeur : Laissée à l’abandon pendant près d’une quarantaine d’années, l’ancienne Manufacture des Tabacs de Riom a d’abord été visitée par quelques âmes perdues abîmant ce magnifique lieu. Réinvestie artistiquement depuis 2016 par les artistes-graffeurs Rino et Cofee, elle devient la Sainte-Manu puisqu’elle est, selon ses créateurs, un « temple » du graffiti. Elle laisse alors derrière elle son passé industriel, de lieu désaffecté et squatté, au profit d’un investissement plastique et graphique unique. Cinq années de durs labeurs, mêlant sécurisation d’un lieu, nettoyage et expressions artistiques, ont permis à ces artistes d’investir les murs de ce bâtiment du sol au plafond sur trois étages. Aujourd’hui en 2022, la « Sainte-Manu » comptabilise un peu plus de 15000 m² de fresques réalisées par plus de 75 artistes venus de la France entière. C’est d’abord trois années et demies de rénovation en illégalité qui ont amené à la signature d’un bail précaire d’occupation. Une œuvre monumentale et éphémère qui a été réalisée sans subvention, sans budget et bien évidemment avec l’accord du propriétaire, juste pour le plaisir de créer. Elle a été un vivier associatif important impliquant des structures multimédia, des musiciens, des danseurs et bien d’autres… Cette aventure a pris fin à l’automne 2021 et désormais les artistes et l’association se sont envolés pour de nouveaux projets. Le projet d’éditer un livre est d’abord venu de l’envie de raconter l’histoire d’une démarche artistique et d’en expliquer le contenu, les acteurs, leurs intentions, leurs savoir-faire. L’idée a donc été de créer un livre de qualité pour garder les traces de cette œuvre avant qu’elle ne disparaisse au profit d’une réhabilitation des bâtiments pour un retour à leur activité initiale (industrie et artisanat). Nous avons donc créé « La Sainte-Manu : Histoire d’une rinovation ». Il est porté et édité par l’association Street X Pression, que nous avons monté en 2021. Après plusieurs concertations, il est apparu évident de créer un véritable objet d’art pour rendre compte physiquement et visuellement du travail réalisé dans la « Sainte-Manu ». Il était en effet nécessaire de proposer un support qualitativement équivalent à l’impact visuel et émotionnel ressenti lors de la visite du bâtiment en y ajoutant également une dimension interactive (intégration de QR Codes à scanner amenant vers des vidéos ou vers la visite virtuelle du lieu.)

Pour acheter le livre : https://www.phonolithe.fr/produits/livres-dvds/2671-la-sainte-manu-histoire-d-une-rinovation

« Tu ne trahiras point » : Lumière sur les apôtres du graffiti parisien

« Le saut entre les grottes de Lascaux et les dépôts de la RATP n’est pas si gigantesque que ça, finalement. Dans mille ans, si la planète Terre n’est pas recouverte par des étendues d’eau, si un virus mutant n’a pas tué la totalité de l’humanité ou si des chefs d’État à l’ego hypertrophié ne se sont pas livrés à un concours de bites nucléaires, une fouille archéologique révèlera aux chercheurs qu’un certain Comer est passé par là. Les archéologues comprendront alors que l’homme a toujours voulu s’exprimer. Peu importent les époques, peu importe le support. »

Fanatiques de graffiti, vous avez certainement entendu parler du procès de Versailles, une procédure inédite en France ayant opposé pendant dix ans la RATP et la SNCF à 56 graffeurs, accusés de dégradation volontaire en réunion. Une procédure ouverte en 2002, après 2 ans d’une enquête aux moyens considérables, et pour des faits qui souvent étaient déjà prescrits. Une procédure qui fera pschitt, comme une vieille bombe aérosol, puisque les juges seront relativement cléments dans leurs condamnations.

C’est le parcours de ces graffeurs hyperactifs et de leurs crews, des années 80 aux années 2000, que nous livre Karim Madani dans un style singulier et souvent truculent. Un récit construit autour de la figure de Comer, « un assassin acrylique, un cartonneur compulsif, un profanateur de surfaces métalliques et de matériel roulant ».

Des personnages hauts en couleur, évidemment, et on croit lire un polar tant il y a de suspense et d’action : filatures, écoutes téléphoniques, perquisitions… Et des gardés à vue qui finissent par balancer leurs potes. Car pour contrer les vandales, la police met en place des moyens jusqu’ici réservés au grand banditisme. Elle fantasme même des liens entre graffiti, trafic de stups et djihadisme ! Du côté de la RATP, c’est la surenchère sécuritaire : toujours plus de vidéosurveillance et d’agents armés… Les graffeurs bombent les trains, et la Régie le torse.

Ce livre offre aussi une plongée dans un monde dont la sociologie pourrait étonner. Dans le graffiti parisien, les milieux sociaux se mélangent et on y trouve même quelques gamins branchés, issus de très bonnes familles. D’ailleurs, à part eux, qui aurait pu importer le mouvement hip-hop en France, vu le prix d’un billet d’avion pour New York ? On croise aussi des nanas dans cet univers bien testostéroné et, pour ma part, j’apprends avec plaisir que Comer a été initié au graffiti par le crew 100% féminin de sa cousine, qui taguait Miss Septic du côté du Kremlin-Bicêtre.

Enfin, Karim Madani raconte avec brio l’histoire d’une culture véritablement underground dans un Paris pas très « carte postale » : l’ouverture des premiers centres commerciaux et les bombes volées, le terrain vague de Stalingrad, la chasse aux skinheads, les soirées sauvages et celles du Globo, les fripes customisées et les mixtapes chez Ticaret. Toute une époque, sans que soit nié ce qu’elle avait de violent.

Alors, j’ai refermé ce livre avec dans le sang une bonne dose d’adrénaline et de glycéro, et l’envie d’écouter Assassin dans mon vieux walkman.

(Photographies © DR)

VANDALS IN PARIS

Antoine Flandrin & Thomas Von Wittich

À l’automne 2019, les murs de Paris étaient couverts de graffitis, de visages, de formes abstraites et de slogans. La ville des lumières formait une galerie d’art à ciel ouvert. Antoine Flandrin, journaliste franco-américain, et Thomas Von Wittich, photographe allemand, ont décidé de capturer ce moment d’effervescence. De novembre 2019 à avril 2021, ils ont suivi une cinquantaine d’artistes urbains dans les rues de Paris. Il en résulte Vandals in Paris, un livre d’entretiens en français et en anglais illustrés de photos d’action en noir et blanc qui montrent la diversité des approches, des parcours et des styles. Ce volume de 340 pages met en avant Feito, Dérape, Lady.K, Dystur, Skame, Sun7, Retro, Seth, Mglo, La Fleuj, Nargue, Stesi, Lek, Katre, Ox, Madame, Slice, Druide, Dize, Funco, 3DT/CKT, Keag&Sore, Frez, K7,  Kraken, Ecilop, Toile, Puls, Skeo, Staze, Ikarus, Oscoruru, Joz, Levalet, Vermibus, Nake, Pö, TS-HO, Douceur Xtreme, Jore, Amef, Rez1.

In the fall of 2019, Paris’ walls were covered with graffiti, faces, abstract shapes, and slogans. The city of lights formed an open-air art gallery. Franco-American journalist Antoine Flandrin and German photographer Thomas Von Wittich decided to capture this moment of effervescence. Throughout 2020 and 2021, they followed about fifty urban artists in the streets of Paris. The result of this work is Vandals in Paris, a book of interviews in French and English illustrated with black and white action photos that show a diversity of approaches, backgrounds, and styles. This journey through the streets of Paris features Feito, Dérape, Lady.K, Dystur, Skame, Sun7, Retro, Seth, Mglo, La Fleuj, Nargue, Stesi, Lek, Katre, Ox, Madame, Slice, Druide, Dize, Funco, 3DT/CKT, Keag&Sore, Frez, K7, Kraken, Ecilop, Toile, Puls, Skeo, Staze, Ikarus, Oscoruru, Joz, Levalet, Vermibus, Nake, Pö, TS-HO, Douceur Xtreme, Jore, Amef, Rez1.

Trois livres sur le 𝘚𝘵𝘳𝘦𝘦𝘵 𝘈𝘳𝘵

𝗦𝗢𝗥𝗧𝗜𝗘 𝗢𝗙𝗙𝗜𝗖𝗜𝗘𝗟𝗟𝗘 𝗟𝗘 𝟮𝟬 𝗠𝗔𝗜 𝟮𝟬𝟮𝟮
Après 𝘚𝘵𝘳𝘦𝘦𝘵 𝘈𝘳𝘵, 𝘭𝘦𝘴 𝘈𝘳𝘵𝘴 𝘜𝘳𝘣𝘢𝘪𝘯𝘴 𝘦𝘯 𝘉𝘳𝘦𝘵𝘢𝘨𝘯𝘦 paru en 2020, Violaine Pondard réitère cette année avec une nouvelle édition enrichie de 24 pages !
En même temps, vont paraître deux nouveaux titres :
𝘚𝘵𝘳𝘦𝘦𝘵 𝘈𝘳𝘵 𝘦𝘯 𝘕𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦-𝘈𝘲𝘶𝘪𝘵𝘢𝘪𝘯𝘦 𝘕𝘰𝘳𝘥 𝘦𝘵 𝘚𝘶𝘥.
Pour l’édition 𝙉𝙊𝙍𝘿, vous découvrirez les créations éphémères et pérennes des artistes de La Rochelle, Saintes, Breuillet, Niort, Bressuire, Poitiers, Limoges, Angoulême, Cognac, Brive-la-Gaillarde, Périgueux et de ceux qui œuvrent sur les blockhaus de la côte atlantique. Dans le 𝙎𝙐𝘿, vous plongerez dans les rues riches de trésors artistiques de Bordeaux, Bègles, Bruges et Pessac avant de poursuivre votre road trip à Tonneins, Dax, Pau, Bayonne et Biarritz !
Trois épopées au cœur des territoires à la rencontre des acteurs du graffiti, du pochoir, du collage, des installations et du muralisme.

Couvertures : Pakone, Sêma Lao et David Selor
Éditions Ouest-France