Interview de Harry Fayt

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Harry Fayt, 43 ans,  je viens de Liège en Belgique et je suis un raconteur d’histoires subaquatiques.

Ta pratique artistique est assez atypique puisque tu réalises tes œuvres dans l’eau. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

Effectivement, je me considère comme un photographe de studio, sous l’eau. Ça m’est venu suite à mon activité de photographe de famille, je réalisais des images de nouveau-né et de grossesse et j’ai voulu proposer de faire cela dans l’eau, j’ai eu l’occasion de bosser avec des potes stylistes et ça m’a beaucoup plus à tel point que j’ai progressivement arrêté le studio traditionnel pour me consacrer à 100% à mon imagerie sous l’eau et au monde de l’art.

Pourquoi la thématique des icônes ?

Modern Icons est ma troisième série photographique et la plus consistante. J’ai fait mes armes sur le thème du nu avec ma série « Rebirth », les portraits d’artistes avec Heart Made in Belgium, toutes mes séries sont toujours ouvertes et je ne me refuse aucune idée aussi farfelue soit elle.  Modern Icons à commencé simplement avec la Fille au Poisson Rouge, l’idée était de détourner l’image de la vierge à l’enfant. Le poisson étant un symbole de Jésus, une fille qui tenait un poisson dans les bras devenait madone. L’idée d’en faire une série est venue après, j’ai très vite remarqué mon attirance pour le détournement d’art. Comme beaucoup d’artistes,  je m’inspire de ce qui a été fait auparavant par les grands maîtres qui eux même s’inspiraient de leurs prédécesseurs. À la base ce sont les thèmes récurrents de l’histoire de l’art qui m’intéressaient, les Madones, les Venus, les cènes, etc. Ensuite sont venus des tableaux plus singuliers comme le portrait d’une jeune fille de Petrus Christus,  des choses plus contemporaines comme le Piss Christ du photographe Andres Serrano. En fait je ne me refuse rien, mais au final même avec ma récente série « Kult » ou je fais des clins d’œil au cinéma, on reste dans l’icône que ce soit King Kong ou le Robi de la planète interdite ce sont des icônes qui ont marqué leur génération.

As-tu des artistes de référence ?

Au niveau photographique Mark Seliger a été une de mes premières grandes claques, le côté pop et engagé d’artiste tels que David Lachapelle ou Rancinan sont des influences directes, pour clôturer avec la photographie je citerais Miles Aldridge et Tim Walker pour leurs mises en scène. Je m‘inspire beaucoup du mouvement pop surréaliste avec des talents comme Nicoletta Ceccoli, Ray Caesar ou Mark Ryden. 

    Peux-tu nous décrire ton processus de création ?

    Pour cette série Modern Icons, tout démarre d’une œuvre qui me parle, il faut que je puisse lui donner un lien subaquatique. Ça peut être en twistant l’image originale ou alors en lui donnant un côté surréaliste par l’atmosphère que je crée grâce à l’eau. Une fois que j’ai l’idée, il faut que je rassemble les différents éléments,  je cherche mes objets aux puces, sur des sites en ligne. Par exemple, pour La Dame à la Licorne, j’avais trouvé ce narval en fourrure rose, très pop sur amazon US, il ne livrait pas en Belgique et il était introuvable ailleurs : j’ai dû le faire livrer chez une connaissance aux Etats-Unis qui me l’a renvoyé. Certains objets sont uniques, incontournables, je peux mettre pas mal d’argent en investissement juste pour un détail de la photo. Et au final la recherche du modèle idéal, c’est ce qui prend le plus de temps. J’ai toujours une vision précise du tableau que je veux créer et il me faut la personne qui remplira parfaitement le rôle. Et là je passe des heures et des heures sur instagram et les sites de modèles afin de trouver « le profil » qui habite pas trop loin et qui est abordable et disponible.  

    Peux-tu commenter une de tes photos ?

    Cette image n’est pas nouvelle, mais contient beaucoup de symboles et ce que j’aime avec les symboles, c’est qu’on peut les orienter comme on le souhaite.  Je l’ai appelé Mathieux 7:15 en référence au passage de la Bible : « Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs ». Dans cette œuvre le personnage fait référence aux prophètes au sens large. Il marche sur l’eau comme Jésus, mais arbore ce tatouage du loup, comme si cette image lui collait à la peau.

    Au bout de son bâton, il mène un mouton rose, ce mouton représente le peuple qui suit bêtement son berger, il est enchaîné d’or, mais enchaîné tout de même et pourtant il est heureux (la vie en rose). Sur sa patte arrière, on peut apercevoir une suite de chiffres et de lettres subtiles qui représentent la formule chimique du Fluoxetyl qui n’est autre que le Prozac, le peuple français n’est-il pas un des plus gros consommateurs d’antidépresseurs ?

    Sur la poche du prophète, on peut apercevoir l’oiseau de Twitter que j’ai choisi pour sa poésie, twitter est une source d’informations et de propagation de l’information pour beaucoup de journalistes. Enfin si on regarde ses baskets, ce sont des converses, chaussures typiquement américaines, car effectivement toute cette culture nous vient essentiellement des États-Unis, ils nous mènent par le bout du nez. Les Etats-Unis soufflent et les médias répètent. Cette œuvre est une caricature des médias.

      Des projets à venir ?

      En ce moment, je travaille sur un projet de calendrier d’art très limité pour 2024 inspiré par l’univers Pinup. Une série légère, colorée et souriante pour changer. Sinon je continue à travailler sur mes autres séries au gré de mes inspirations et des rencontres. Des projets vidéo sortent également des tiroirs.


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      Site : www.Harryfayt.com

      Les livres disponibles signés, c’est ici : https://www.harryfayt.com/art-store

      Instagram : https://www.instagram.com/harryfaytunderwater

      Les images sont toutes © Harry Fayt, 2022.

      Rencontre « Graffiti, du dessin à l’action »

      La Fédération de l’Art Urbain a été invitée par Taxie Gallery et l’artiste Darco pour co-organiser et animer des tables-rondes au centre d’art urbain Fluctuart, à Paris. Ces rencontres ont été proposées dans le cadre de l’exposition « Sketch, de l’esquisse au graffiti. 30 ans d’histoire du graffiti ». Cette première rencontre portait sur le graffiti et le dessin :  » Avant de peindre ou écrire dans la rue, les graffeurs préparent leur travail en secret. Sur papier, ils dessinent, répètent les gestes et cherchent des nouvelles formes stylistiques. Ces esquisses graphiques ou sketchs sont des bases de travail mais aussi des œuvres à part entière, aux multiples lignes et couleurs. À partir de ces traces écrites, les graffeurs se mettent en mouvement et dessinent dans la ville. Comment passer du papier au mur ? Quelle est la part artistique de ces actions ?  »

      Intervenants : Darco (artiste et conseiller scientifique de l’exposition), Tarek Ben Yakhlef (artiste) et Anne Richard (commissaire d’exposition et fondatrice de HEY! modern art & pop culture, commissaire). Modération assurée par l’équipe de la Fédération de l’Art Urbain (Jean Faucheur et Cécile Cloutour)

      Interview de Lady Nina

      Lady Nina est une artiste italienne vivant dans la région de Rome : elle a commencé à peindre en 2000 et fait partie de cette dernière génération qui a connu une période très florissante et intense dans cette ville. En plus d’être writer, elle est photographe, curatrice et rédactrice en chef du magazine « Burners mag » consacré au graffiti et au hip hop. Un personnage haut en couleur que nous allons découvrir ensemble grâce à cette interview.

      Comment as-tu découvert le writing ?

      Lady Nina : J’ai découvert le graffiti en me promenant dans ma ville. J’ai appris l’histoire des origines de cette culture à travers les livres que mon père m’apportait des Etats-Unis dans les années 90. J’étais très chanceuse car les documents et les magazines n’étaient pas faciles à trouver.

      La suite de l’interview à découvrir dans le numéro 21.


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      Ninin : se sentir toujours en voyage à Paris

      Episode #9 – Ninin : se sentir toujours en voyage à Paris

      Urban Art Podcast

      C’est la fin de la saison 1 de Urban Art Podcast. Pour cet épisode spécial, nous n’explorons pas l’art urbain dans une ville étrangère, mais bien à Paris ! Ninin est un artiste argentin installé à Paris depuis 2013. A l’âge de 20 ans, Ninin entame son premier long voyage à Paris, pour s’inspirer et découvrir une nouvelle culture artistique. Dans les rues de Montmartre, le coup de foudre est immédiat. Le jeune artiste décide alors de quitter sa ville natale Córdoba pour vivre de son art à Paris. Après plusieurs mois à vendre ses dessins dans les rues parisiennes, une rencontre va considérablement bouleverser sa démarche artistique…

      Urban Art Podcast revient à la rentrée prochaine avec encore plus de nouveautés !

      Une création de Laura Barbaray / Musique : Luca Beignet / Illustration : David Miège / Ninin sur Instagram : @ninin_art

      Episode #8 – Tarek : sur les traces des masques africains à Kribi

      Urban Art Podcast

      Graffeur, auteur et scénariste de bande-dessinées, Tarek est un artiste complet qui puise ses inspirations dans le continent africain. Sur les murs comme sur les toiles, il peint des masques, qui possèdent une valeur symbolique très forte en Afrique. En 2016, il est invité par Carole Kvasnevski (Galerie Carole Kvasnevski) à Kribi au Cameroun pour participer à un festival d’art contemporain, avec des artistes locaux. Alors que surviennent des complications, il décide de continuer l’aventure autrement. Il parcourt Kribi pour trouver des murs à peindre… des rencontres inattendues marqueront définitivement sa réflexion autour de la symbolique du masque.

      Une création de Laura Barbaray

      Musique : Luca Beignet

      Illustration : David Miège

      Les artistes cités : Rostand Pokam et Simon Binna

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