iHH™ Magazine #3 : disponible partout dès maintenant

iHH™ Magazine #3 : disponible partout dès maintenant chez tous les marchands de journaux et Relay ! 100 pages de vrai hip-hop pour le prix d’un grec !

IHH #3

Au sommaire de ce nouveau numéro :

INTERVIEWS XL
Snoop Dogg • JOEY BADA$$ • LiNO • ASOCIAL CLUB
DOSSEH • PHASES CACHÉES • BISHOP NEHRU
ASAGAYA • WU-TANG CLAN • KAARIS
WIZ KHALIFA • PANAMA BENDE • SIANNA
ALI • SLIMKID3 & DJ NU-MARK • M-1 [DEAD PREZ]

FOCUS PRODUCTEURS
RZA • GUTS

DANSE HIP-HOP
B-BOY MOUNIR [VAGABOND CREW]

GRAFFITI
NEWCASTLE [UK]

RÉSISTANCE
UKRAINE : FASCISTES À LA BARRE

HOMMAGES
SEAN PRICE • GIL SCOTT-HERON • PUMPKINHEAD

DÉCRYPTAGE D’UNE ASCENSION
PNL

CHRONIQUES
ALBUMS • LIVRES • DVDs

IHH logo

DISPONIBLE DANS LE RÉSEAU PRESSE (marchands de journaux, Relay, super/hypermarchés…) ou en ligne sur WWW.IHH.BIGCARTEL.COM

STREETS & YARDS à Nantes

Concert à Nantes

Samedi 11 avril 2015 à Stereolux (Micro & maxi), Nantes

Après une première édition au succès remarqué, les associations Get Up ! & Pick Up Production se préparent à investir une nouvelle fois Stereolux ! Streets & Yards, c’est la rencontre de deux univers et de différents styles musicaux, allant du reggae au hip-hop en passant par le dub.

Pour cette deuxième édition, le public pourra découvrir des artistes venus de France et d’Angleterre qui se relayeront pendant près de 8h dans les deux salles de Stereolux, entre lives, sound system et DJ sets.

GUTS (LIVE BAND) • MUNGO’S HI-FI FEAT. CHARLIE P & SOLO BANTON • FASHAWN SPECIAL GUEST EXILE • ONDUBGROUND • ASOCIAL CLUB • DAWA HI-FI SOUND SYSTEM • RAASHAN AHMAD & DJ MOAR • MIM & ENTEK • BASS ADDICT • ROD ANTON & THE LIGERIANS

Samedi 11 avril 2015, de 20h à 04h
Stereolux, 4 bd Léon Bureau, Nantes
Tarifs : 22 en prévente / 25€ sur place / 19€ abonnés Stereolux

Interview de G-Kill

Un des rares graffeurs de la scène actuelle qui a su allier le graffiti et le corps humain… Pour les puristes, il incarne le mal absolu mais pour la plupart des gens son art mérite des explications que nous lui avons demandées.

Quand est-ce que tu découvres cet univers du graffiti ?
G-Kill : Cela remonte à loin ! Vers l’âge de 13 ou 14 ans… En 1998, j’ai commencé à m’y intéresser et observer un peu ce qui se passait dans ma ville natale de Chambéry, mais ce n’est qu’en 2002 que j’ai touché à ma première spray. C’était à Troyes avec Mouss et Saï (les Vega G) et je côtoyais aussi les JCVD à l’époque (Jean Spezial, maintenant)… Il faut croire que ça m’a bien motivé !

C’est donc à travers ces rencontres que tu commences à peindre…
G. K. : Oui… Mais j’ai arrêté cinq ans, donc je n’ai commencé réellement qu’en 2007… C’est Poter et Bleats qui m’ont remis en selle à Lyon… Ma toute première fois, c’était dans une usine à Troyes : city beach !

As-tu eu d’autres blazes ?
G. K. : Non, ça a toujours été le même : G-Kill. Et, pour le vandale, forcément j’ai changé vu que celui-ci est grillé.

Revenons à la période où tu reprends le graffiti à Lyon. Peux-tu en parler ?
G. K. : En 2007, c’était la grande époque de la friche à Lyon. Du coup, j’allais très souvent peindre là-bas et j’y ai rencontré beaucoup de monde. Sinon, il y avait pas mal d’autres spots comme Maurice Sève à la Croix-Rousse, l’ancien hôpital Debrousse, Villeurbanne, Laurent Bonnevay, etc… En 2008, on a fondé les 69DB avec des potes et, en 2009, Metro et Nektar m’ont fait rentrer dans le TER crew.

As-tu peint sur du roulant ?
G. K. : Si on considère une pièce pas finie en partant en courant, alors oui ! Mais je n’ai jamais remis le couvert donc non, pas vraiment… Mais si l’occasion se présentait, pourquoi pas.

Quels sont les graffeurs que tu apprécies dans ta ville ?
G. K. : En vandale, je dirai Sonick : pièces propres et bien calées aux yeux de tous. Il y en a d’autres qui cartonnent bien mais j’apprécie moins le style… En terrain, il  y en a plusieurs pour moi, mais pour n’en citer qu’un je dirai Ogre quand même.

Que peux-tu nous dire de plus sur les terrains où tu as peint ?
G. K. : Comme je l’ai dit, c’était la friche surtout… Tous les graffeurs de Lyon sont forcément passés par là-bas. J’ai peint un peu partout mais aussi dans des spots qui n’existent plus forcément donc je ne pense pas que ça parle à tout le monde ; il y a eu le gymnase Caluire et Cuire, Sathonay Camp, Château d’eau, l’ancien Intermarché de Vaise, la friche RVI, city stade Brotteaux, Maurice Sève, Morancé, etc…

Peux-tu nous parler de ton premier crew ?
G. K. : C’était le 69DB. On s’est tous rencontrés sur le même spot et on a commencé à peindre tous ensemble à la cool sans former de crew au début, jusqu’à ce que l’idée émerge en soirée. On n’était pas nombreux : Coktail, Nektar, Evok, Noce et moi

Existe-t-il toujours ?
G. K. : Non, il n’existe plus que sur le papier, on va dire… On est plus très actifs maintenant car certains sont partis à l’autre bout de la terre et d’autres se sont rangés, comme ça arrive à beaucoup de crews malheureusement… Mais on a eu notre période de gloire !

Quelles sont tes sources d’inspirations pour les lettrages ?
G. K. : Je n’ai pas vraiment de sources… Je les torture à ma sauce, c’est tout… On m’a déjà dit que je m’étais planté de pays et que mes lettres rappelaient le style des pays de l’Est ! Inconsciemment, c’est peut-être les Russes qui m‘inspirent. (Rires) Za zdorovie !

Connaissais-tu le travail des anciens comme Bando, Mode 2 ou Ash des BBC ?
G. K. : Oui ! Des tueurs !

Commences-tu par un dessin ou plusieurs esquisses avant de t’attaquer à un mur ?
G. K. : Cela dépend si c’est un projet pour quelqu’un ou juste pour le fun… En général, j’y vais juste avec des phases ou une image en tête pour garder la spontanéité et la fluidité de mes traits. Recopier des phases à la lettre, je n’aime pas, ça casse toute la créativité du moment…

Et pour le body painting ?
G. K. : Pareil ! J’ai vaguement une idée mais jamais de sketch.

Penses-tu que le body painting est une forme d’expression plus proche du tattoo ou du graff ?
G. K. : Justement, pour moi, c’est exactement à mi-chemin entre les deux… La technique employée reste celle du graff, mais le rendu est assez proche d’un tattoo, donc difficile à départager tout ça…

Pratiques-tu le tattoo ?
G. K. : Non mais on me pousse à en faire… Peut-être plus tard, à voir…

Que préfères-tu, le body ou le wall painting ?
G. K. : Je préfère quand même les murs bien que ce soit agréable de peindre des corps, je ne dis pas le contraire. La gestuelle et le traité sont complètement différents :  sur un mur, je me sens plus libre ! Si je fais plus de body painting que de murs, c’est par solution de facilité, en fait… En sortant du boulot à 19 heures, c’est plus facile de trouver un modèle qu’un mur légal et éclairé – et couvert, selon les saisons…

Comment choisis-tu tes modèles ?
G. K. : Je ne les choisis pas vraiment… En fait, le physique m’importe peu dans l’absolu vu que je peins au Posca, le tri se fait plus ou moins tout seul avec l’expérience… Sur des rondes, par exemple, la peau est plus distendue ou plissée et donc pour les traits droits c’est tendu, du coup j’évite.

Est-ce que tu t’adaptes au corps que tu vas peindre ?
G. K. : Oui, j’essaye à chaque fois, sinon aucun intérêt sur un tel support.

Peux-tu nous expliquer les différentes étapes dans un body painting ?
G. K. : Ce sont les mêmes que le graffiti à peu de choses : esquisse, remplissage, ombres, effets, lights et contours.

Quels sont les motifs que tu aimes mettre en valeur sur un corps ?
G. K. : Pas de motifs spécifiques, sinon j’essaye de mettre en valeur tout ce qui fait la féminité : poitrine, taille, jambes, etc…

Considères-tu cela comme de l’art, un moyen de faire du graff autrement, un loisir ou un moyen de peindre sur des corps féminins nus ?
G. K. : Je ne suis pas artiste, je suis peintre en bâtiments ! (Rires) Non, sérieusement c’est un moyen de faire vivre le graffiti (qui est l’art de la lettre) sur beaucoup d’autres supports que les murs… Et le corps de la femme : pourquoi pas ! J’ai envie de dire : c’est un support comme un autre et il n’y a pas de règles à suivre.

Certains pensent que ce n’est pas du graffiti mais de la « merde » ou encore un truc pour peloter des femmes… Qu’en penses-tu ?
G. K. : Je sais que ça ne plait pas trop aux puristes, pour qui le graffiti est censé n’être présent que sur les murs, les métros, le périph’ ou les trains… Mais il faut savoir que beaucoup d‘entre eux, qui crachent sur le body graff, ont vendu leur âme pour exposer en galerie, faire du tatouage graffiti ou encore pire, ils en font discrètement chez eux sans jamais balancer. Donc ce que j‘en pense, c’est qu’ils aillent se pendre ! Entre nous, il n’y a vraiment pas besoin de peinture si on veut juste se taper des meufs.

T’est-il arrivé un événement étrange lors d’une séance de body painting ?
G. K. : Quand tu rencontres un modèle pour la première fois et, qu’au bout d’une demi-heure, elle te sort qu’elle est maîtresse SM et qu’elle ne serait pas contre te « fister » en bon uniforme… Ben comment te dire, tu flippes sévère ! Mais heureusement, la plupart sont normales, quand même.

Quelle personne aimerais-tu peindre et pourquoi ?
G. K. : Marine le Pen à l’extincteur, juste pour lui faire la misère.

As-tu envie de passer à autre chose dans le graffiti ?
G. K. : Pas spécialement, mais là où le vent me portera, j’irai…

As-tu exposé en galerie ?
G. K. : Pas souvent car ça demande trop d’organisation et ce n’est pas vraiment dans ça que je brille, on va dire (rires)… Trop fumiste pour ça… Il y a quand même eu une exposition commune TER crew à l’interface en décembre 2009 et une autre en mars 2010, toujours à l’interface. J’en prépare une prochainement mais spécialisée en body graff, cette fois.

Quel est le projet le plus fou que tu voudrais réaliser ?
G. K. : Fou, je ne sais pas mais j’aimerais faire une petite vidéo qui allierait à la fois, graffiti, body graffiti et light painting… Je n’en dis pas plus, j’ai fini ma déposition (rires)…

Photographies : G-Kill

Certaines images pourraient heurter un public jeune bien qu’il s’agisse d’art et de performance artistique.