Une exposition « vandale » inédite se prépare dans le Sud de l’île de la Réunion. Elle se déroulera le 26/06 – 12h dans un spot pour le moment tenu secret qui sera dévoilé le 25 Juin.

Plus d’infos sur : https://expovandale.wordpress.com/
Une exposition « vandale » inédite se prépare dans le Sud de l’île de la Réunion. Elle se déroulera le 26/06 – 12h dans un spot pour le moment tenu secret qui sera dévoilé le 25 Juin.
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Les 11 et 12 mai 2019, le Yardworks festival est de retour à Glasgow pour la 3eme année consecutive.
Ce festival unique en Europe, réunira 120 artistes internationaux.
Graffeurs et street artistes peindront à l’intérieur de la cours du SWG3 ( Ancienne usine de tabac) , sur des containers, sur les arches du chemin de fer ainsi que dans plusieurs rues de ce quartier industriel de Glasgow.
Prés de 700 mètres de murs se transformeront en galerie d’art à ciel ouvert.
Le Yardworks ce sera aussi des concerts, des workshops pour les enfants, des ateliers pour découvrir le graffiti, une rampe de saut pour rollers et skateboards … vous pourrez aussi vous restaurer, de nombreux restos de rues et bars éphémères seront à la disposition des visiteurs.
Bref, un evenement à ne pas rater si vous êtes en Ecosse debut mai.
Cette année encore le directeur artistique du festival, Gaz Mackay a réussi à réunir le gratin du graffiti et du street art en Europe.
Seront presents:
Insane 51, street artiste Grec basé à Athene, l’un des pionniers du street art en 3D.
Smug, un artiste Australien basé à Glasgow, connu mondialement pour ses gigantesques fresques hyper réalistes.
Fanakapan, artiste Londonien connu mondialement pour ses murs représentant des objets du quotidien en 3D
Voyder, une légende du street art et du graffiti
Rogue-one, l’emblématique street artiste de Glasgow
Mademoiselle Maurice, une fantastique street artiste Française connue pour ses œuvres réalisées à partir d’origamis, ses couleurs arc-en-ciel et ses installations monumentales.
Soda, un artiste italien devenu un des maitres du graffiti abstrait en 3D.
SNUB23, artiste Anglais basé à Brighton, reconnu internationalement pour ses oeuvres inspirées des cartoons et comics Américains.
Andreas Welin, jeune artiste Danois connu pour ses immenses fresques.
Mais aussi : DOES, Saturno, Mr Baker, Balstroem, Bonzai, Siguel, GENT 48, Ziner, Hylton, Mark Worst, Charlie Anderson, 45rpm, Phil Blake, EJEK, Rea, Onno, Rask, Trench, Krime, Frank Carty, Easy Riders, Chelsea Frew, Erin Bradley-Scott, Ciaran Globel, Conzo, …
Page Facebook du festival – Billets – Street Art tour à Glasgow – En savoir plus sur le Yardworks Glasgow 2019
Cela fait quelques mois déjà, qu’un chat pas comme les autres se balade à la Réunion. Heureux, en colère, malicieux, angélique, ce chat laisse ses humeurs sur les murs de l’île. DWANE est un street-artiste mais avant tout un papa qui souhaite apporter du bonheur à sa fille et au public sur le chemin de l’école ou du travail.
– Qui es-tu ? (Blaze, d’où viens-tu ?)
Réunionnais, né à la Réunion au début des années 80. J’ai grandi dans le sud entre Petite-Île et l’Étang Salé. Plus tard, j’ai passé 3 ans à Berlin peu après la chute du mur. C’est là que j’ai découvert le street-art.
Pour le Blaze, c’est plus compliqué. J’en ai eu beaucoup. Au début, c’était surtout des associations de lettres sans vraiment de signification. Un temps, j’ai posé INC (ink) entre 2000 et 2004, rapport à la conception d’encres maisons pour du vandalisme pur et dur. Mais à l’arrivée de la marque locale « INT » (dont le lettrage laissait planer le doute entre le « c » et le « t »), je suis passé à autre chose. Pendant quelque temps, je ne posais plus de blaze, mais des persos en affiche sans pseudo. Plus tard, je les ai accompagné de « DWANE »… (DOUANE – DO ONE…) Un nom qui ressemble à un prénom féminin et qui peut te donner des sueurs froides (rires) ! Aujourd’hui, j’ai associé DWANE et Le Chat Papa, avec une plus grosse tendance pour Le Chat Papa. Mais ça évoluera sûrement encore.
– Pourquoi le chat papa ?
Le Chat Papa, c’est rapport à ma fille. Je dessinais donc beaucoup de chats, et elle les appelait les « Chapapa » en un mot. Un petit clin d’œil à elle.
– Depuis quand dessines-tu ?
Je ne sais pas trop. J’ai toujours dessiné un peu : sur les marges des cahiers de classes, sur les tables du lycée. J’ai beaucoup exploré la calligraphie à un moment, qui ressemble beaucoup à du dessin ! Mais je n’ai jamais été bon (rires) !
– Pourquoi peindre sur les murs ? Qu’est-ce que cela t’apporte ?
La peinture sur les murs… Ma motivation par rapport à ça a évolué elle aussi… Plus jeune, c’était essentiellement du vandalisme. J’ai passé beaucoup de temps dans les métros berlinois, et nous étions entourés de graffitis. Quand j’ai eu ma première bombe entre les mains, c’était pour ruiner des centres commerciaux désaffectés de la zone française.
Plus tard, mon objectif était de voir mes pièces quand j’allais à la fac. Du coup, il y avait des graffs un peu partout entre ma maison et la fac.
Aujourd’hui, je me remets à la peinture parce qu’elle permet beaucoup plus de supports que les affiches. De plus, on peut faire des choses vraiment plus grandes et colorées ! C’est une de mes motivations principales. Les couleurs sur le béton ! En plus, ma fille est toujours fan de mes chats, alors si je peux en mettre un ou deux sur son chemin de l’école, ça la rend heureuse quelques secondes, et moi quelques jours.
Ce sont des lignes et des courbes de couleurs que tu poses sur le mur… La concentration que ça implique te fait oublier le reste le temps d’un instant. Sans oublier l’adrénaline ! Ça ne remplace pas le surf, mais il y a par moment un ressenti similaire sur l’apaisement lors de la pratique.
– Pourquoi le street-art ?
J’ai toujours été attiré par ces couleurs, ces lettrages, ces messages. Et puis le fait de rendre l’art accessible à tous, je trouve ça juste génial ! Il fut un temps où celui qui voulait peindre devait faire des grandes écoles d’art. Aujourd’hui, ça s’est vraiment démocratisé. De plus, c’est un moyen de reprendre les espaces d’expression pris par les panneaux publicitaires ! Ils nous imposent leurs filles à moitiés nues et leurs grosses voitures. C’est quand même moins triste de voir un petit chat rose que des choses que tu ne pourras jamais te payer !
– Tes projets pour 2018 ?
Peindre, peindre et peindre…. Essayer de faire quelques toiles et peut être des expos si l’occasion se présente. Essayer des plus gros projets sur des plus gros murs avec d’autres artistes. Peindre ailleurs qu’à la Réunion, rencontrer d’autres artistes. Peut-être me lancer dans le tattoo si j’ai un peu de temps. Il faut se donner les moyens de faire ce que l’on aime, et essayer le plus de choses possibles !
Suivre cet artiste :
Crédits photos : Le Chat Papa
Originaire de l’île de la Réunion, EKO du crew LSA fait partie de ceux qui ont ancré le mouvement Hip Hop dans les années 88. Aujourd’hui il ne cesse de proclamer le graffiti authentique. Un graffeur passionné au point de s’être tatoué son blaze sur la peau…
C’est dans les années 1988 que la culture urbaine et notamment le Hip Hop fait son apparition à la Réunion : danse, rap, dj et graffiti. Connu à l’époque sous le blaze de SAPHIR, EKO est un jeune à la recherche de sa propre voie, faire partie d’un groupe est une nécessité. A l’instar du crew NGS : Nouvelle Génération Suprême avec LOIZO, EKO s’achète des sprays et commence le tag. Le graffiti devient la force d’EKO, comme le soleil l’est pour Superman. Le premier lieu « Hip Hop » appelé LE SQUAT ouvre ses portes sur l’île, il est situé à l’ancien hôpital colonial de Saint-Denis (RE), un lieu où était centralisé : Djs notamment avec DJ D-MASTER, BBoys et BBgirls, rappeurs, graffeurs… Il passe ses nuits à taguer seul ou en crew. Il créé avec des potes de son quartier le crew SRD : Syndicat du Rap Dionysien :
« Notre premier graff en crew a été toyé (rires), on a quand même continué. J’habitais à Bouvet dans le même quartier que MAXI du crew CEA. DIEU aka KONIX aujourd’hui, faisait aussi partie des CEA (cartonneurs en action). MAXI était le premier tagueur qui a tout déchiré sur l’île. Son blaze était tellement ancré dans la culture visuelle des jeunes que des mecs se sont mis à écrire Maxi sur les murs sans savoir ce que c’était, juste par ce que le mot MAXI était à la mode. Je l’ai donc toyé par pure jalousie (rires). Il est bien sûr venu me voir et au lieu de s’embrouiller, on a sympathisé. Il m’a donc coaché, m’a appris différentes techniques comme les dégradés, etc… C’est là qu’on est devenu potes MAXI, KONIX et moi, je faisais désormais partie du crew LSA. »
Le graffiti fait partie du Hip Hop :
« Dans les années 90, il existait une réelle connexion, tous étaient unis autour de ce mouvement peu importe sa discipline. Quand tu faisais du rap, tes visuels étaient dessinés par ton pote graffeur et sur scène il y avait tes potes danseurs. Dans le graffiti il y avait une réelle volonté de déchirer le centre-ville et la rue elle-même… Aujourd’hui il n’y a plus de tagueur, à l’époque on sortait avec 10 bombes chacun, juste pour taguer. Voiture, camion, vitre des magasins, on déchirait tout, Saint Denis c’était la guerre (rires).
Aujourd’hui on trouve en majorité des murs au rouleau sur les routes, sous les ponts, dans les ravines, du moins risqué pour ne pas se faire serrer. Et pour ce type de pratique, la Réunion c’est le paradis. Ce n’est pas comme pour le tag vandale, c’est à croire que le pouvoir en place s’en fout. Si on était en métropole les mecs se serait fait serrer depuis longtemps.
Il n’y a plus d’idéologie Graffiti Hip hop à la Réunion. Il y a surtout de la peinture à la bombe. On est passé du gros vandale de masse, à un truc où on vient peindre le dimanche entre potes, on s’amuse et voilà… Et pire que tout, la Réunion est devenue le pays des bisounours. Je déteste cette mode ou on se choisit un petit personnage sympa pour ensuite le poser partout en espérant devenir la nouvelle star du « street art » réunionnais. Tout en se réclamant graffeur ! »
EKO avait pour but de tout déchirer à l’époque, être partout… créer des connexions et en apprendre plus avec des graffeurs de métropole, tel WO du crew GAP de Paris:
« On a appris avec lui à se cacher, en mode ninja la nuit, toutes les deux minutes on se cachait. L’objectif était d’être invisible pour la police mais aussi pour une personne lambda. Une fois qu’on avait appris ça, pendant 7 ans, j’ai tagué ou graffé tous les week-ends à 4h du matin de cette manière… »
Street-Art vs Graffiti :
« Personnellement, je ne suis pas en mode Street-art vs Graffiti. Je dirai juste que le street art ne m’intéresse pas. BANKSY, OBEY ce n’est pas ma came. SEEN, COPE 2, et plein d’autres pour moi sont des légendes.
Je pense qu’il faut malheureusement encore éduquer les gens et les nouvelles générations. Ils doivent savoir que le graffiti ce n’est pas que peindre avec une bombe. Le graffiti pour moi est ancré dans la culture Hip-hop. A l’inverse le street art n’est pas une culture, c’est une étiquette fourre-tout. Limite pisser sur un mur, faire une performance en chiant sur un trottoir, comme c’est fait dans la rue, c’est du street art. Alors que le graffiti c’est avant tout le travail de la lettre. Et même sans lettre, avec juste des personnages ou de l’abstrait, qu’il soit dans la rue ou sur une toile dans une galerie : il véhicule les codes esthétiques et visuels du hip-hop.
Après, je ne suis pas contre vivre de son art ; demain s’il faut, je ferai des tableaux, mais je ferai du graffiti sur toile, du lettrage, un bboy, du graffiti quoi. Moi ce qui m’énerve c’est le street artiste qui se prend pour un graffeur et le graffeur qui fait du street art en disant qu’il fait du graff.
Les mots ont une importance, et ceux qui nous dirigent le savent très bien. On ne dit plus graffiti, on dit street art, on ne dit plus rap, on dit musique urbaine, ils sont en train d’effacer le hip-hop car il était trop subversif. Sérieux, plus personne ne tague à St-Denis (RE). Chaque mec qui commence rêve d’aller en galerie. Moi je rêvais de tout déchirer par ce que c’était hip hop !
Bref, je représente le graffiti et donc le hip hop, je revendique ça, je viens du hip hop, EKO LSA vient du hip hop. »
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Crédits photos : Eko LSA