Interview de G-Kill

Un des rares graffeurs de la scène actuelle qui a su allier le graffiti et le corps humain… Pour les puristes, il incarne le mal absolu mais pour la plupart des gens son art mérite des explications que nous lui avons demandées.

Quand est-ce que tu découvres cet univers du graffiti ?
G-Kill : Cela remonte à loin ! Vers l’âge de 13 ou 14 ans… En 1998, j’ai commencé à m’y intéresser et observer un peu ce qui se passait dans ma ville natale de Chambéry, mais ce n’est qu’en 2002 que j’ai touché à ma première spray. C’était à Troyes avec Mouss et Saï (les Vega G) et je côtoyais aussi les JCVD à l’époque (Jean Spezial, maintenant)… Il faut croire que ça m’a bien motivé !

C’est donc à travers ces rencontres que tu commences à peindre…
G. K. : Oui… Mais j’ai arrêté cinq ans, donc je n’ai commencé réellement qu’en 2007… C’est Poter et Bleats qui m’ont remis en selle à Lyon… Ma toute première fois, c’était dans une usine à Troyes : city beach !

As-tu eu d’autres blazes ?
G. K. : Non, ça a toujours été le même : G-Kill. Et, pour le vandale, forcément j’ai changé vu que celui-ci est grillé.

Revenons à la période où tu reprends le graffiti à Lyon. Peux-tu en parler ?
G. K. : En 2007, c’était la grande époque de la friche à Lyon. Du coup, j’allais très souvent peindre là-bas et j’y ai rencontré beaucoup de monde. Sinon, il y avait pas mal d’autres spots comme Maurice Sève à la Croix-Rousse, l’ancien hôpital Debrousse, Villeurbanne, Laurent Bonnevay, etc… En 2008, on a fondé les 69DB avec des potes et, en 2009, Metro et Nektar m’ont fait rentrer dans le TER crew.

As-tu peint sur du roulant ?
G. K. : Si on considère une pièce pas finie en partant en courant, alors oui ! Mais je n’ai jamais remis le couvert donc non, pas vraiment… Mais si l’occasion se présentait, pourquoi pas.

Quels sont les graffeurs que tu apprécies dans ta ville ?
G. K. : En vandale, je dirai Sonick : pièces propres et bien calées aux yeux de tous. Il y en a d’autres qui cartonnent bien mais j’apprécie moins le style… En terrain, il  y en a plusieurs pour moi, mais pour n’en citer qu’un je dirai Ogre quand même.

Que peux-tu nous dire de plus sur les terrains où tu as peint ?
G. K. : Comme je l’ai dit, c’était la friche surtout… Tous les graffeurs de Lyon sont forcément passés par là-bas. J’ai peint un peu partout mais aussi dans des spots qui n’existent plus forcément donc je ne pense pas que ça parle à tout le monde ; il y a eu le gymnase Caluire et Cuire, Sathonay Camp, Château d’eau, l’ancien Intermarché de Vaise, la friche RVI, city stade Brotteaux, Maurice Sève, Morancé, etc…

Peux-tu nous parler de ton premier crew ?
G. K. : C’était le 69DB. On s’est tous rencontrés sur le même spot et on a commencé à peindre tous ensemble à la cool sans former de crew au début, jusqu’à ce que l’idée émerge en soirée. On n’était pas nombreux : Coktail, Nektar, Evok, Noce et moi

Existe-t-il toujours ?
G. K. : Non, il n’existe plus que sur le papier, on va dire… On est plus très actifs maintenant car certains sont partis à l’autre bout de la terre et d’autres se sont rangés, comme ça arrive à beaucoup de crews malheureusement… Mais on a eu notre période de gloire !

Quelles sont tes sources d’inspirations pour les lettrages ?
G. K. : Je n’ai pas vraiment de sources… Je les torture à ma sauce, c’est tout… On m’a déjà dit que je m’étais planté de pays et que mes lettres rappelaient le style des pays de l’Est ! Inconsciemment, c’est peut-être les Russes qui m‘inspirent. (Rires) Za zdorovie !

Connaissais-tu le travail des anciens comme Bando, Mode 2 ou Ash des BBC ?
G. K. : Oui ! Des tueurs !

Commences-tu par un dessin ou plusieurs esquisses avant de t’attaquer à un mur ?
G. K. : Cela dépend si c’est un projet pour quelqu’un ou juste pour le fun… En général, j’y vais juste avec des phases ou une image en tête pour garder la spontanéité et la fluidité de mes traits. Recopier des phases à la lettre, je n’aime pas, ça casse toute la créativité du moment…

Et pour le body painting ?
G. K. : Pareil ! J’ai vaguement une idée mais jamais de sketch.

Penses-tu que le body painting est une forme d’expression plus proche du tattoo ou du graff ?
G. K. : Justement, pour moi, c’est exactement à mi-chemin entre les deux… La technique employée reste celle du graff, mais le rendu est assez proche d’un tattoo, donc difficile à départager tout ça…

Pratiques-tu le tattoo ?
G. K. : Non mais on me pousse à en faire… Peut-être plus tard, à voir…

Que préfères-tu, le body ou le wall painting ?
G. K. : Je préfère quand même les murs bien que ce soit agréable de peindre des corps, je ne dis pas le contraire. La gestuelle et le traité sont complètement différents :  sur un mur, je me sens plus libre ! Si je fais plus de body painting que de murs, c’est par solution de facilité, en fait… En sortant du boulot à 19 heures, c’est plus facile de trouver un modèle qu’un mur légal et éclairé – et couvert, selon les saisons…

Comment choisis-tu tes modèles ?
G. K. : Je ne les choisis pas vraiment… En fait, le physique m’importe peu dans l’absolu vu que je peins au Posca, le tri se fait plus ou moins tout seul avec l’expérience… Sur des rondes, par exemple, la peau est plus distendue ou plissée et donc pour les traits droits c’est tendu, du coup j’évite.

Est-ce que tu t’adaptes au corps que tu vas peindre ?
G. K. : Oui, j’essaye à chaque fois, sinon aucun intérêt sur un tel support.

Peux-tu nous expliquer les différentes étapes dans un body painting ?
G. K. : Ce sont les mêmes que le graffiti à peu de choses : esquisse, remplissage, ombres, effets, lights et contours.

Quels sont les motifs que tu aimes mettre en valeur sur un corps ?
G. K. : Pas de motifs spécifiques, sinon j’essaye de mettre en valeur tout ce qui fait la féminité : poitrine, taille, jambes, etc…

Considères-tu cela comme de l’art, un moyen de faire du graff autrement, un loisir ou un moyen de peindre sur des corps féminins nus ?
G. K. : Je ne suis pas artiste, je suis peintre en bâtiments ! (Rires) Non, sérieusement c’est un moyen de faire vivre le graffiti (qui est l’art de la lettre) sur beaucoup d’autres supports que les murs… Et le corps de la femme : pourquoi pas ! J’ai envie de dire : c’est un support comme un autre et il n’y a pas de règles à suivre.

Certains pensent que ce n’est pas du graffiti mais de la « merde » ou encore un truc pour peloter des femmes… Qu’en penses-tu ?
G. K. : Je sais que ça ne plait pas trop aux puristes, pour qui le graffiti est censé n’être présent que sur les murs, les métros, le périph’ ou les trains… Mais il faut savoir que beaucoup d‘entre eux, qui crachent sur le body graff, ont vendu leur âme pour exposer en galerie, faire du tatouage graffiti ou encore pire, ils en font discrètement chez eux sans jamais balancer. Donc ce que j‘en pense, c’est qu’ils aillent se pendre ! Entre nous, il n’y a vraiment pas besoin de peinture si on veut juste se taper des meufs.

T’est-il arrivé un événement étrange lors d’une séance de body painting ?
G. K. : Quand tu rencontres un modèle pour la première fois et, qu’au bout d’une demi-heure, elle te sort qu’elle est maîtresse SM et qu’elle ne serait pas contre te « fister » en bon uniforme… Ben comment te dire, tu flippes sévère ! Mais heureusement, la plupart sont normales, quand même.

Quelle personne aimerais-tu peindre et pourquoi ?
G. K. : Marine le Pen à l’extincteur, juste pour lui faire la misère.

As-tu envie de passer à autre chose dans le graffiti ?
G. K. : Pas spécialement, mais là où le vent me portera, j’irai…

As-tu exposé en galerie ?
G. K. : Pas souvent car ça demande trop d’organisation et ce n’est pas vraiment dans ça que je brille, on va dire (rires)… Trop fumiste pour ça… Il y a quand même eu une exposition commune TER crew à l’interface en décembre 2009 et une autre en mars 2010, toujours à l’interface. J’en prépare une prochainement mais spécialisée en body graff, cette fois.

Quel est le projet le plus fou que tu voudrais réaliser ?
G. K. : Fou, je ne sais pas mais j’aimerais faire une petite vidéo qui allierait à la fois, graffiti, body graffiti et light painting… Je n’en dis pas plus, j’ai fini ma déposition (rires)…

Photographies : G-Kill

Certaines images pourraient heurter un public jeune bien qu’il s’agisse d’art et de performance artistique.

Interview de Fat TVA

FAT:FAST "MENILMONTANT 2014"

Qui as-tu croisé à l’époque de tes débuts ?
Les artistes que j’ai rencontrés à cette époque sont : KATRE – PRO – GOZE – FAST – DIZE – DIKSA

As-tu peint des métros ou des trains en France ?
Oui, j’ai fait quelques métros avec TRAN et DEXA.

Quels étaient les endroits où l’on peignait à tes débuts ?
Les endroits où l’on peignait à l’époque étaient : Ivry – Vitry – Paris 13 – Bagnolet – Montreuil

FAT:FAST "BIR HAKEIM 2006"

Peux-tu nous parler de ton premier crew et de son histoire ?
Oui alors mon crew est TVA (The vaginal art ou ou The vandal art) : c’est un crew fondé par Zeca, Edone et Tose fin 1987 début 1988 puis repris en main par Fast, Kode et Steas en 1991. Ce crew est muti-tâche : une grande section de vandale (train, métro et voie), terrain et sécurité… Chaque personne passée par ce crew est aujourd’hui hyper connue (Eyone, Konkea, Hens, Resh, Steaz, Kear, Dize, Dok, Sabre, Inack, Kson, Mist, Babs, Relax, Sezam, Pro, Rap, Fizz, Brone, Fast, Sore, Rush, Xare et j’en passe). La liste est trop longue… Il faut voir avec Fast , il vous la donnera ! Sinon, moi je suis rentré TVA en 2005 grâce à Fast : j’étais à la base photographe et, à force de baigner dans le truc, je me suis mis à peindre avec Fast, faire des métros avec Trane et Dexa et depuis je suis à fond dessus.

Ce groupe existe-t-il toujours ?
Oui, ce groupe existe toujours, nous faisons des fresques. Le groupe des TVA fait surtout du vandale : tags, camions, métros…

Est-ce que tu vis du graffiti ?
Non, malheureusement, je ne vis pas encore du graffiti, car il est dur de se frayer un chemin parmi les artistes déjà connu.

FAT:FAST "BELLEVILLE 2014"::

Quand je suis arrivé dans le terrain de Ivry, j’ai rencontré Fast. Je suis arrivé avec mon gros appareil photo et, à un moment, je me suis posé la question de ce que je faisais là, car certaines personnes avaient vraiment envie de me voler mon appareil photo.

FAT:FAST "BELLEVILLE 2014":

FAT:FAST "BELLEVILLE 2014"

Heureusement Fast est arrivé et leur a dit d’arrêter car j’avais l’air gentil. Au final, Fast m’a sauvé et nous sommes devenus amis, c’est donc lui qui m’a appris le graffiti.

Photographies : Fat TVA

Interview de Bault

Bault est un artiste aux multiples talents, qui manie la bombe comme un pinceau et transforme les murs sales de nos villes en œuvres d’art.

Peux-tu te présenter ?
Bault : Je viens du Sud-ouest de la région Midi-Pyrénées. Toulouse était la seule grosse agglomération à proximité de l’endroit où je vivais. J’y ai découvert les premières pièces de Tilt, Reso, Fafi, Van… J’ai toujours trouvé les murs de cette ville très graphiques. A l’époque, je trainais pas mal avec Faya, Obez, Casper des TG, une bande de doux dingues. Pourtant, j’ai commencé en 1997 dans le Sud-est de la France et plus assidument à Sète, l’endroit étant idéal avec pas mal de friches, d’entrepôts, la mer, le soleil et du poulpe. Il y avait un petit noyau dur de graffeurs locaux.

Où as-tu peint la première fois ?
B. : Sur les murs de l’ancien domaine de Listel à Sète qui depuis est devenu un énorme complexe touristique sans âme. Mon pote Depose (TK, 666), un gars plutôt old school, m’a montré pas mal de techniques différentes pour peindre de façon efficace. On faisait beaucoup de lettrages, du flop… des choses que je ne fais plus aujourd’hui mais qui restent des expériences excellentes.

Peux-tu nous décrire le cheminement d’une de tes réalisations de l’idée au mur ?
B. : Je viens de peindre un mur à La-Seyne-sur mer pour « L’impasse » et « le Mur de Toulon ». C’est un éléphant assez imposant à la mine sinistre qui conduit une sorte de bateau militaire crachant de la fumée verdâtre. Ce dessin est assez abstrait et expérimental. C’est le mix de plusieurs idées : je suis un féru d’actualité, j’aime lire la presse, me documenter, c’est souvent le point de départ de mes crayonnés. En ce moment, j’ai envie de peindre une scène entre des migrants et un bateau de police maritime ; il y a toujours des images qui restent et celle-ci en est une. J’ai combiné cette première envie avec des dessins de véhicules et des animaux que j’avais déjà réalisés et exposés sur le lieu même. C’est devenu un éléphant étrange voguant vers des contrées incertaines, point de départ d’une saga interminable. C’était aussi un prétexte pour essayer de nouvelles techniques de peinture, j’utilise beaucoup de caps « made in chez moi »… Je me perfectionne de jours en jours.

Quels sont les animaux que tu préfères dessiner puis peindre ?
B. : Tous les oiseaux, plus particulièrement le cormoran à aigrettes et la mésange azurée (rires)…

As-tu envie de réaliser des façades d’immeuble ?
B. : J’en rêve et j’y travaille. Plus tu fais de murs et plus tu as envie de faire grand.

Y a-t-il des couleurs que tu utilises souvent ?
B. : J’utilise très souvent des gammes de bleu. J’ai commencé comme cela parce que je n’avais pas de bombes pour le remplissage, uniquement du colorant acrylique bleu outre-mer. J’aime bien la façon dont tu peux le combiner avec des valeurs plus chaude comme le jaune. C’est une couleur profonde. J’utilise rarement du rose, c’est pour les filles (rires).

Photographies : Bault

Site : http://bault.tumblr.com/

Interview de Hende

Hende, graffeur finlandais, nous permet de découvrir la scène graffiti d’Helsinki, très peu connue mais très active. Il a été membre de la Zulu Nation (5:1 UZN) mais aussi du crew FFA (Funky Flow Artists). Il est également actif au sein du Team Haloo qui encourage les jeunes Finlandais à pratiquer différentes formes d’art pour devenir meilleurs. Il fait froid chez eux mais les couleurs y sont vives et chaudes !

Peux-tu te présenter brièvement ?
Hende : J’ai commencé à peindre vers 1988, après avoir fait pas mal d’esquisses. Bien sûr, j’ai commencé par le tag et le throw-up. J’ai toujours été attiré par les personnages car j’aime la bande dessinée : Lucky Luke, Tintin, Franquin (Spirou et Fantasio), La Panthère rose, The Phantom, etc…
Mais j’ai été absorbé par le graffiti lorsque j’ai découvert Subway Art et Spraycan Art que j’ai lus à plusieurs reprises, sans parler des K7 de rap que j’ai trouvés. La librairie a été mon école du Hip-Hop bien avant Internet. Entre 1988 et 1993, j’ai surtout peint en solitaire même si j’avais connaissance de l’existence d’autres gars comme moi en ville.
Pour l’anecdote, durant cette période j’ai eu deux petites amies qui avaient un père dans la police. Elles ont appris le graffiti avec moi (rires)… Ensuite, l’armée puis mon boulot de cuisinier… La vie et la famille m’ont un peu écarté de ce monde même si j’ai essayé de rester au courant de ce qui se faisait. Ce n’est qu’en 2005 que je reprends la peinture sur toile pour mon plaisir. Un jour, j’apprends qu’à Porvoo, à 50 km d’Helsinki, un mur autorisé est disponible pour le graffiti. Je décide de sortir mes bombes du placard et, depuis, je peins régulièrement des fresques avec des messages sympas pour le plaisir des autres.

Quelle est ta vision du graffiti aujourd’hui ?
H. : J’adore le graffiti ! Que ce soit les personnages, les couleurs, les lettres, les flèches, les grandes pièces et les plus petites. J’espère que nous pourrons avoir plus de murs en Finlande et moins de contreplaqués : le béton, c’est mieux. J’ai peint sur ​​le verre, le bois, la brique, le sable, la neige, la glace, des rochers rien que pour pouvoir m’exprimer. Souvent, les gens se demandent : « Qu’est-ce que vous pensez des graffiti illégaux ? »… Le graffiti est né dans la rue : Il mérite que l’on respecte son côté illégal même si il y a des milliers de murs légaux dans les villes. Je comprends et je respecte ceux qui font du vandale. C’est de cette manière que le graffiti restera bien vivant. De nos jours, quand j’ai l’occasion de peindre sur des murs légaux, c’est bien. En plus, tout le monde peut essayer sans avoir l’impression d’être un criminel et même peindre avec de gros morceaux. Je pense que cela devrait devenir un droit pour tous. J’aime aussi les pochoirs, l’art de la rue, les autocollants…

Photographies : Hende

Blog : http://hendenvaara.blogspot.fi

Interview de Hende (english version)

Can you introduce yourself in a few lines?
I come from Helsinki, Finland. Originally from little town called Riihimäki. My age is 39 years, but I like to think like 6 year old kid. If you know comics, I would say that my attitude with life is mixed up from The Phantom and Calvin & Hobbes. I also have one child, fooling with him and other kids at workshops keeps my mind childish enough. And by the way, the kids are the best thing in the world exists. Also I’m member at “Team Haloo” as graffiti artist; we encourage youngsters to try different art forms to bring their skills out.

At what point did you see your first graffiti?
When I was about 11 or 12 years old, at Vantaa.  I used to visit at my uncle’s home there, when there was vacation from primary school. My uncle was working at daytime, so then I was exploring at the neighbourhood. Near by train station I found an old factory, which was covered wit graffiti. Juicy colors, funky characters, fresh letters. It really was love at first sight. After that I used to walk long trips near railroads and shoot pieces alone, few times in every year.

Can you explain your history between your first piece and now?
Well that’s a quite long story… I started painting about 1988, after few years sketching. Of course it started with tagging and throw ups. But before that, I had already drawn much, mostly all kinds of characters.  I love comics as well and there was many years, that I visited at local library almost every day and borrowed bunch of comic books. Lucky Luke, Tintin, Franquin’s masterpieces (like “Spirou et Fantasio”), Pink Panther, The Phantom, etc. After I founded graffiti, I borrowed Subway Art and Spraycan Art again and again, and almost every rap-cassettes that I found. The library was my hip-hop school, before the Internet.

My first active years were 1988-1993. I wasn’t at any crew. Of course I knew other writers but maybe I’m kind of “Lonely Wolf”, so mostly I painted by myself. Interesting thing is that I was dating with two different police’s daughters on that period. Both of them I took to paint too. Then I went to army and started working as a cook. I met my wife 1994 and painting was tail away. But I never quitted completely. Even we got married, I still painted little, once a year maybe, but nothing big. And of course I still used to walk at spots and shooted photos of other writers pieces.
We got our son June 2000. Then I had partner with my photo journeys; my little boy. Boys always like exploring abandoned houses; it’s not about age. At 2005 I started to paint again, now to canvas with acryl colors. I tried to get into big Finnish art show, but didn’t accept. So I arranged my own show of my works. Soon after that I heard that at Porvoo, 50 km from Helsinki is legal wall. Then I activated again with spray cans and trained my style with great hungry. Nowadays I really like to paint funny stuff and tell messages to people with my pieces. I won’t stop until I’m dead. Literally.

Can you describe the graffiti art in your country?
Hip-hop came to Finland 1983. Along with legendary movies like Beat Street, Wild Style, etc …  Soon after that, started pioneers like Blitz and Spinner paint graffiti to Helsinki. That time it was “accepted” and new cool thing. When they got better, they got “fans”, who wanted to paint as well. In few years there came lots of new painters, like myself too. And of course to other cities as well, like my Riihimäki.

But then started “Stop Töhryille”-project. Zero tolerance for graffiti. At the beginning 1998 city buffed every piece away, even legal ones. It wet to total madness, there was security company called FPS (Finnish Protection Service) and they literally were beating youngsters to hospital if get caught. They were so brutal and violent that it was like a war. Beautiful masterpieces disappeared and those ones, who wasn’t at jail or hospital did just quick and simple throw up’s and tags. Of course there was masterpieces as well at abandoned houses etc, but city was started to buff them as well. Project was alive until 2008, ten sad years.

First legal wall in Helsinki was opened finally 2009. It was huge success immediately. Same year I got asked to Riihimäki to consult city to make legal graffiti wall there. It was success as well, I met few new friends and we started association called “Funk On ry” . We decided to come up with our real names and faces as well, so “the art is the thing and the art is not a crime”. Little later we got more members from our old writer friends and consulted few cities more about legal walls. Timing was perfect. We did it by volunteer workers until the end of 2013.  We were having graffiti-workshops for children at community centers and showcases at hip hop festivals around Finland. Now there is more new groups coming up and we old farts are still in game, but many of us have family already, so it’s better to go with family values for a while. We still make things under UZN 5:1 and not so often than we use to. As well I go as solo artist where ever is possible and what fits with my family.

Now Finnish graffiti is better than ever, I think. There is many legal walls, many can stores, scene is blooming, pieces are magnificent. There is no panic of cops (unless you want to paint illegal spots) and many schools are teaching children to make graffiti with professionals.

What do you think about graffiti?
Naturally I love it! Look at answer nr.3. Characters, colors, letters, blinks, arrows; all big and beautiful. Of course I hope that we could have few more walls to Finland, and not plywood anymore, concrete would be nice. But material doesn’t actually matter. I have painted to glass, wood, brick, sand, snow, ice, rock etc. so just give us just licence to paint different obstacles and materials, and then it will even more funny and beautiful.
Many times people are asking, “What do you think about illegal graffiti?” Well, graffiti was born illegal. It deserves to be that way too. Even there was million miles of legal wall; always there are people who will write their names wherever they want.  I really understand that and respect it. So it stays alive and kicking.
But nowadays, when we have opportunity to paint on legal walls as well, it’s even better thing. So anybody can try it and you don’t have to be a criminal if you like to paint big pieces. It’s kind of human right, I think.

And of course I like all kinds of wall art; stencils, street art, stickers, graffiti, what ever. But as a middle-aged father, I must say that my hope for other writers is: more art, less vandalism.

Photographies: Hende