Montrons-leur qu’il y a des bombes qui font du bien

Merci à Pauline pour la force et la sincérité de son témoignage. L’expo est quasiment terminée au moment où j’écris ces lignes. Mais le travail fabuleux de Kolya et de l’atelier «Aza Nizi Maza» ne s’arrête pas là. Ils développent notamment une campagne d’affiches contre la guerre, encore plus impressionnante…

Va-t’en là d’où tu viens, guerre monstrueuse ! D’après le dessin de Danya Chouchliakov, 12 ans.

Ces artistes Ukrainiens nous rappellent qu’à l’origine, le graff, né dans les quartiers, et tout aussi clandestin, révolté, subversif, populaire, était autant un activisme qu’un art. Sans forcément passer un message précis, il était un pur cri de révolte sociale, aussi rageur que le rap, L’art des writers clamait le refus des tabous et des limites d’une société sclérosée qui les traitait de vandales et les rejetait. C’était sans consentement préalable que leurs signatures, visibles de tous, s’affichaient sur la tribune libre des toits, des rames et des murs. Leurs bombes ne fragmentaient pas les murs de la cité, leurs marques les reliaient comme autant de lianes sensibles dans la jungle urbaine.

Si le graff veut, retrouver une telle force, la rue ou les sous-sols ne doivent plus juste représenter un tremplin pour accéder à la reconnaissance du public des galeries. Il faut y retourner pour que de l’ombre naisse à nouveau la lumière !

Enfin, lançons ici un appel pour que l’on organise un programme d’échanges entre des enfants français et ces enfants ukrainiens. Et surtout qu’on les fasse venir à Paris où s’est tenue l’exposition de leurs œuvres si magiques. Quel meilleur moyen d’aider l’atelier de Kolya à développer leur sensibilité et leur talent que de les plonger au cœur des musées et ateliers français ? Quelle meilleure main tendue à ces victimes de la guerre que de leur montrer qu’ils ne sont pas seuls, qu’on est réceptifs à leur art, sensible à leur sort, et que nous aussi croyons que l’art et la
culture sont la meilleure réponse à la guerre et à la barbarie ? Si cela vous intéresse de participer, écrivez à la rédaction du magazine, sur le site, sur les réseaux. Fans et artistes de street art, montrons leur qu’il y a d’autres bombes, qui font du bien.

Les enfants du métro : Diana, Marynka, Serioja, Jora, Khrystyna, Nika, Vlada, Sveta, Liocha, Artem, Sacha, et tous les autres.

Plus d’images des œuvres des enfants : AZA NIZI MAZA sur Instagram (@aza_nizi_maza) et Facebook.

Un article écrit par Miceal / crédits photos © Aza Nizi Maza.

Les lucioles de l’ombre

« Là où il y a de la lumière, il y a nécessairement de l’ombre, là où il y a de l’ombre, il y a nécessairement de la lumière. » Haruki Murakami, IQ84 (2009)

Travail des enfants sur les piliers de la station Musée Historique du métro de Karkhiv.

Autrefois, les graffeurs étaient tous des Arthur Rimbaud du bitume comme Ernest Pignon Ernest a su l’immortaliser. Comme lui, ils traçaient dur et fort. Comme lui, ils vivaient dans un qui-vive permanent.

Ils étaient artistes, des preneurs de risques. Risque de tomber du haut d’un toit, de s’électrocuter, risque de se faire repérer par les caméras de la RATP, de se faire courser dans les souterrains du métro par des flics de plus en plus énervés. Avec ce risque continu, le tsunami d’adrénaline déferlant dans leurs veines dictait leur vitesse d’exécution, communiquait une énergie tangible à leur art, sculptait leur style, augmentait leur inventivité, clamait leur identité. Ils étaient géniaux.

Aujourd’hui, après des années difficiles de traque sans pitié par la GIPR, les street artists ont enfin pignon sur rue. Beaucoup ont échangé les sprints nocturnes dans le métro contre les ronds de jambes en vernissage. Troquant des murs sales pour des toiles immaculées, ils bombent en atelier en plein jour pour les accrocher en galeries tendance d’art contemporain. Dans le 13ème à Paname, des murs aveugles, labélisés espaces autorisés sont embellis par les fresques murales géantes signées d’Obey et d’autres stars cotées, héritiers du grand Keith Haring. Des tour operators vendent même des parcours de street art aux touristes. Certains graffeurs gagnent bien leur vie, mais en remontant des souterrains à la surface, ce que leur statut a gagné, leur art l’a perdu. Moitié provoc sans fond, moitié plan-plan décoratif, leur art s’est vidé de sa flamme. Ils se sont perdus…

Il fallait rien moins qu’une claque artistique pour espérer revenir aux fondamentaux. Par chance, aujourd’hui, à Paris, une exposition est venue d’ailleurs, nous rappeler que l’art ne nait pas dans les galeries chic de la surface, mais bien dans celles souterraines du métro, seul abri contre les bombardements qui pilonnent la surface.

L’expo « Sous terre et sur terre » nous dévoile le travail d’Aza Nizi Maza, un studio de création artistique à Kharkiv, en Ukraine, qui a travaillé avec des enfants venus se réfugier dans la toute proche station de métro Musée Historique. Véritable street art de guerre, les œuvres que Kolya Kolomiets, directeur de l’atelier, a aidé les enfants
à produire, se révèlent d’une puissance et d’une beauté impressionnantes. C’est toute la force de l’identité ukrainienne qui éclate dans ces peintures. Une identité qu’on ne connaissait pourtant pas vraiment en France avant la guerre…

Précisément, pour en parler plus avant aux lecteurs du magazine, plutôt que de faire un énième article de journaliste, je préfère laisser la parole à une artiste et autrice française d’origine ukrainienne. Elle est venue rencontrer Kolya et leur échange, d’artiste à artiste, nous livre un témoignage qu’aucun reporter n’aurait pu obtenir. Attachez vos ceintures. Notre guide s’appelle Pauline Kalioujny, elle nous emmène en voyage, destination Kharkiv…

C’est début octobre 2022, que j’atterris un peu par hasard au vernissage de l’exposition SUR TERRE ET SOUS TERRE, qui se tient à la prestigieuse Société d’encouragement pour l’Industrie Nationale, à deux pas de l’église Saint-Germain-des-Prés, dans le très chic 6 ème arrondissement de Paris. L’exposition (qui migrera ensuite à la Mairie du 11ème arrondissement de paris, jusqu’au 4 novembre 2022), se tient dans le cadre du « Printemps Ukrainien », une initiative culturelle en partenariat avec l’Ambassade d’Ukraine pour faire connaître la culture ukrainienne en France.

C’est l’une des thématiques de leur programmation de septembre – « Nous sommes de Kharkiv » qui m’a électrisée. Artiste et autrice-illustratrice française, née à Paris, mon père est originaire de Kharkiv. J’ai encore de la famille éloignée, là-bas sous les bombes. Cette guerre me retourne le cerveau, et rebat les cartes de mon histoire personnelle…
De plus il s’agit d’œuvres d’enfants, domaine que je connais bien par mon métier d’autrice-illustratrice. Je sillonne en effet la France et ses mille salons du Livre jeunesse, pour mener les rencontres, lectures et ateliers, qui me font vivre et nourrissent mon travail d’artiste. Je suis, au fil des années, de plus en plus fascinée par l’énergie créative des enfants.

SUR TERRE ET SOUS TERRE est une exposition d’œuvres d’enfants réalisées dans le métro de Kharkiv, pendant la première vague de bombardements. C’est le créateur du Studio-laboratoire artistique AZA NIZI MAZA de Kharkiv – Mykola Kolomiets qui a impulsé ce projet artistique, parant à l’urgence vitale et à la violence de la guerre subie plus particulièrement par les plus jeunes. En effet tous les enfants qui ont participé au projet ont été les victimes directes de cette guerre, et continuent d’en subir les conséquences ; le père de tel enfant est actuellement au front, un autre a perdu ses parents. Beaucoup ont vu leurs maisons détruites par les bombardements et n’ont nulle part où aller. Mais je laisse la parole au Studio AZA NIZI MAZA lui-même : À 5 heures du matin, le 24 février 2022, la Russie a commencé à bombarder sans relâche Kharkiv avec des missiles balistiques, de l’artillerie à roquettes et desbombes aériennes, et les chars et les “Tigres” russes sont entrés dans les rues de la ville.

Le sous-sol où le studio Aza Nizi Maza fonctionnait ces dernières années est devenu un abri anti-bombes. Les habitants des maisons voisines et les étudiants étrangers confus s’y sont cachés pendant le printemps. Le chef du studio (Mykola Kolomiets) maintenait la vie de cette « auberge » et, en mars, il est allé travailler avec les enfants qui vivaient dans un autre abri anti- bombes (…). Pendant trois mois, la station de métro s’est transformée en une petite ville avec son propre mode de vie. Là-bas, à la station, les gens faisaient griller du poisson et faisaient pousser des oignons dans des pots. Les enfants faisaient du vélo et du skateboard sur le quai ; certains dormaient dans des wagons « garés », d’autres – dans des tentes ou simplement des matelas posés sur des dalles de granit. Parfois, les enfants ne remontaient pas à la surface pendant plusieurs jours – la ville était pilonnée et bombardée.

Pour la première fois depuis longtemps, l’artiste a travaillé avec des enfants qui se sont retrouvés dans des ateliers d’art par hasard. Ce n’était pas le travail habituel de l’atelier – au début, il fallait juste que les enfants aient quelque chose à faire, pour les distraire de l’attente infinie de l’occasion de sortir à la lumière. Mais après un mois de travail commun, la station s’est transformée en un espace d’exposition. Les colonnes ont servi de base à des figures de trois mètres de haut représentant des personnages importants pour les enfants ce printemps : militaires, volontaires,
médecins et enfants eux-mêmes.

Ces personnages symboliques, politiques et raides, font rapidement place, dans l’exposition, à des représentations plus poétiques, qui racontent davantage la psyché des enfants en temps de guerre. Parmi les détails, beaucoup de chats, constamment sauvés par les soldats ukrainiens, mais aussi des maisons
bombardées, des anges, des jouets d’enfants et des fleurs, beaucoup de fleurs. Les fleurs sont très présentes dans la culture ukrainienne, très reliée à la Terre nourricière. Il y a aussi des panneaux didactiques, qui demandent que l’on s’approche et que l’on prenne le temps de les lire et de les comprendre. On y découvre le processus créatif des enfants, et l’organisation de la vie dans ces abris anti-bombes de fortune.

Après avoir quitté la station de métro, les enfants, pour qui cette expérience « sous terre » a été une initiation à l’art, ont voulu continuer de dessiner. Une fois revenus « sur terre », les enfants sont venus dans le studio pour prendre des cours, cherchant ainsi une nouvelle voie. Kolya travaille avec eux gratuitement, car leurs parents ne sont pas en mesure de payer les cours. Après l’exposition, Mykola Kolomiets, alias Kolya, fondateur du Studio Aza Nizi Maza, et Ivanna Skyba-Yakubova, attachée de relations publiques qui présente le travail du studio à Paris, prennent la parole pour présenter au public le projet. Si vous avez du mal à retenir cette étrange formule magique, le titre « Aza Nizi Maza » fait référence au film culte de Federico Fellini « 8½ ».

Le cinéaste Guido Anselmi (joué par Marcello Mastroianni), qui se trouve dans une profonde crise créative, se souvient de son enfance : un petit garçon croit sincèrement qu’il saura où trouver letrésor dès qu’il aura prononcé la formule : « Aza Nizi Maza » (le mot «ANIMA», « l’âme », est prononcé d’une manière particulière). Ils ont l’air fatigués, tous les deux, les traits creusés, le teint pâle. Ils arrivent tout juste de Kharkiv. Ils me confieront plus tard qu’ils n’arrivent même pas à profiter de Paris, ni même à réfléchir aux suites du projet. Ce sont des gens confrontés à l’urgence d’un quotidien très difficile. Ils repartiront dans leur pays à feu et à sang dès lundi : parenthèse dérisoire que leur passage à Paris, crève-cœur…

Sur l’écran derrière eux, Ivanna montre des diaporamas d’oeuvres enfantines d’une très grande force créative, réalisées dans le studio depuis le début de la guerre
amorcée par la Russie sur le territoire ukrainien en 2014, par des gosses de 8-10
ans, sous l’égide d’enseignants adultes qui les aident à se positionner par une bonne connaissance de l’histoire de l’art, et les poussent à s’affirmer dans des pratiques artistiques diverses, sur de très grands formats parfois.

Les images fracassent l’écran. Elles me percutent en pleine face. J’ai les yeux ronds comme des soucoupes, tout comme ce petit bonhomme ukrainien de trois ans, blond comme les blés, assis là, juste derrière moi et qui scrute longuement les dessins. Il ressort de ce travail collectif en studio, une transmission de la créativité vraiment exceptionnelle, et un très grand respect de l’Enfant. « Nous avons voulu créer une sorte de bulle paradisiaque pour eux, dans laquelle ils puissent s’exprimer, et accéder au bonheur que procure la création, au plaisir dusuccès et du retour avec le spectateur (…) Il est très important pour nous que le travail des enfants-artistes soit valorisé comme une véritable pratique artistique. Nous ne disons jamais comment peindre, nous proposons de réfléchir ensemble à comment rendre l’œuvre plus intéressante, plus profonde. Nous proposons de voir comment les artistes de différentes époques ont résolu des problèmes pareils ».

Après l’événement, Iryna Piontkovska, l’attachée de presse de l’Initiative Printemps Ukrainien, me présente Kolya. Petit bonnet orange électrique vissé sur la tête, le regard perdu à l’intérieur, il semble en conversation parallèle avec un autre monde. Je suis une artiste, et je comprends cela. Un artiste est souvent à cheval entre deux réalités ; nous sommes des traits d’union…

La rencontre est exotique, car la conversation est menée selon un mode un peu officiel, qui n’a rien avoir avec la nonchalance hypocrite des discussions dans les vernissages parisiens. Nous communiquons par interprète interposé, car je ne parle pas ukrainien, à peine quelques mots de russe, qui crispent intensément mon interlocuteur, ce dont je ne peux lui en vouloir. Alors je raconte à Kolya ce qui m’a amenée à l’exposition, que je suis née en France mais que mon père vient de Kharkiv, qu’il a vécu une grande partie de sa vie à Moscou, avant de s’installer en France. Que jusqu’ici, ça n’avait jamais été clair pour moi : étais-je à moitié Ukrainienne? Ou à moitié Russe? Ces derniers temps je disais même « Russe d’Ukraine »….

Plus tard, au collège, j’avais appris les bases du Russe. Et quand j’ai voyagé pour la première fois à l’Est, à l’âge adulte, vers cette terre inconnue, c’est à Moscou et en Sibérie que je suis allée. C’est paradoxalement cette guerre qui subitement révèle laculture originale de l’Ukraine. Je lui découvre des expressions slaves différentes. La langue déjà, dont je ne comprends pas un mot, à la différence du Russe. Un lien très fort à la terre et aux éléments naturels, presque chamanique, et une grande modernité de ton et d’esprit, bien en phase avec les enjeux contemporains. Kolya me confirme que les jeunes enfants qui passent par son atelier sont très ouverts d’esprit, et tournés vers l’extérieur. Que la guerre les pousse malgré eux à mûrir plus vite.

Mais la communication reste difficile. Je comprends bientôt que ces ukrainiens venus à Paris sont plongés dans une sorte de sidération, et qu’ils vivent probablement une sorte de cauchemar éveillé. Quand je lui demande si cela l’intéresse de se lier avec le réseau de la littérature de jeunesse en France; il me confie avec un sourire désemparé qu’il n’en sait rien, qu’il se concentre sur le présent, et qu’il culpabilise d’être là, à Paris, alors que les enfants du Studio restent à Kharkiv sous les bombardements. Qu’il aimerait bien les faire venir, si c’était possible, afin qu’ils connaissent un peu de répit.

Je me retrouve à mon tour désemparée et impuissante. Je ne sais plus comment trouver du sens à notre échange.

Après avoir réfléchi quelques instants, je continue :
– « Je n’ai pas d’intérêts politiques ou financiers à notre rencontre. Je ne suis qu’une artiste. Je travaille moi aussi beaucoup avec les enfants, et j’ai donc une manière de penser un peu magique et enfantine. Je crois profondément que l’art est une manière de survivre à tout, et possède cette grande force pour tisser des liens et permettre la résilience. Peu importe ce qu’il va ressortir de cette rencontre France-Ukraine, mais ce sont des graines, qui germeront peut-être dans un avenir plus ou moins proche, qui sait? Ce qui compte, c’est de rester vivants et créatifs au milieu du chaos, et que le public français connaisse votre travail. C’est un travail magnifique !
– « Le studio volera peut-être en éclats dans les prochains mois », me répond Kolya. C’est un endroit connu en Ukraine, et si les Russes reprennent Kharkiv, ils détruiront le studio. »
– « Peut-être, mais il y a déjà des images qui voyagent en Europe, et qui fleurissent dans d’autres esprits. Vos œuvres vivent déjà ailleurs qu’à Kharkiv. Tant que vous continuez à dessiner et à partager, alors tout ira bien. »
– « C’est aussi ce que je crois », répond-il.

Nos regards se rencontrent pour la première fois, et l’on se sourit avec le cœur. Ça y est : communication France-Ukraine établie !

Pauline KALIOUJNY
Pauline n’est pas une invention de journaliste, mais une artiste autrice bien réelle.
Voici son site : https://paulinekalioujny.com/

Un article écrit par Miceal / crédits photos © Aza Nizi Maza.

Archives Graffiti 974

Un nouveau compte instagram s’est lancé il y a quelques mois. Objectif : publier des photos d’archives de tag et graffiti de La Réunion !

Un compte qui a « popé » après les festivals de graffiti et street-art de l’île. Créé par un jeune passionné et graffeur admiratif des anciens tels que SORGA, JACE, PTM, EKO, 3GC … qu’il a gardé précieusement dans son smartphone !

Une mine d’or pour les plus anciens du graffiti et une précieuse « iconothèque » pour les jeunes qui s’intéressent au graffiti.

Découvrez le compte sur le lien suivant : https://www.instagram.com/zarchiv_graff_974/

Zarchiv Graff 974

Tag city, l’origine du tag

Ce documentaire vous révèle le secret le mieux gardé de l’histoire du tag. Tout le monde sait que New York est le berceau du Hip Hop. La ville qui a su regrouper les quatre disciplines en un mouvement totalement unique dans l’histoire mondiale de l’art.

Mais qui connaît la véritable naissance du tag moderne ? Né à Philadelphie, le tag tel que nous le connaissons a été inventé par Cornbread dans les années 60. Presque 10 ans avant New York, cette ville a su donner au tag ses lettres de noblesse et continue à être la grande sœur badass qui n’a de leçon à recevoir de personne. Son histoire est unique. Son style est unique.
Ce documentaire amateur et en anglais, fait par les acteurs même de cette histoire, est un incontournable pour qui veut comprendre d’où vient vraiment le tag, pour qui veut connaître ses origines, malheureusement inconnues du grand public. 

Visible sur : https://payhip.com/b/mRpL


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M. Wassup’s making of

Some of us travel with a watercolor book to sketch the world with the tip of the brush, but others sketches it with the caps on subways, and walls. Wassup book of travels is all over his Instagram account, a day to day journey printed on plane tickets like a collection. Although it seems to be a travel book, it is also an artistic issue.

I am under the impression that we are experiencing vacations for months, they started like six months ago in March everything is lasting like August only too long. Lockdown had me tackled my articles through the unfamiliar of some Youtube, or Instagram accounts from writers around the world. At the ends of the earth impossible to travel to when Schengen was closed, and now that we are almost free but not totally. I am about to say again: yes it is disorienting to scroll Instagram writers’accounts from Miami to Jakarta. I see myself watching a 1up short movie painting a subway in Berlin under climes penetrated by flashes of fireworks, people were stunned. I also see myself watching photos of Kivi’s of the beach of Odessa, or San’s photos of Honolulu. Those photos are not only important because they refer to something essential when the distance offers the possibility. Those accounts provide for action photos, live atmosphere, portrait.

Among them, you have M.Wassup’s account, with block letters LOVE through Europe, Asia, or South America. Some pictures show letters on various trains from Italy, Germany, Swedish, and boats from Bali, graceful under Indonesian climes, where the shadows of the palm leaf stripe the colors spread out to the walls. Most of the photos which gather information about it seem to be jealously preserved from intrusive eyes. Like his letters on a train in Sao Paulo, drooped, we get to see very little, more a panoramic picture of the city, gloomy comment. Or the ones on Moscovite subway where we get the perfect head of the machine breaking off the convergence lines with its tubular box. Wassup creates a mysterious atmosphere out of his letters.

Enigmas ruptured that Wassup seems to prefer to maintain with poetic intervals (the study of the creative process). Pixels spout out of the scintillation of a wire wheel machine bumping into a subway door. A cloud of paint only visible because of a light bulb glistening inside a tunnel somewhere in the world. Those photos limit how we perceive the work to introduce the process of creation. They free the paint from the “esthesis” (how we perceive the work) of a frontal camera angle, it looks despotic, upon its throne. Just like an anamorphosis, those camera angles create a new perspective where the blue of the sky plays with the obscurity of the metropolitan labyrinth, where the horizon of the sun breaks those of the tiles of its stations. The look of a female spectator wearing or not a bikini, it abolishes the dryness of a picture purely informative. They put the paint in context, and they tell what was going on during the creative process, they make it alive.

Poetry intensifies these camera angles where sometimes we see the painters go through by narrow entries, some verticals dizzying tubes, some never-ending ways along the railways, forbidden support like an excellent fruit…those pictures to seize those attitudes calculating the space and the time parameters to measure their work comparing them to the excessiveness of the big cities and their complexity, capturing the gestures of the painting bigger due to the length of the work, imposing, on enormous support as well; prominent ride horse onto the head of that big iron horse resting under surveillance inside its underground stable; and the last shots of the getaway blocked; we could think that the process of creation could end up here. Coming out of that improvised workshop, where the day to day life seems to be put on hold. But the air of the surface can not announce the end of the act of the interventionism of the artists from the 70s and the beginning of everyday life again.

The air puts its continuity together, the logical sequel of the process of creation which feed itself from life, one you can not lockdown inside the claustrophobic atmosphere of the studio. The set of pictures which are defined as the unusual Wassup’s travel book could be taken along a coastal path, the curve of a craggy road, a private parking lot. That making of which is not affordable to any passenger or walker who then becomes a spectator is not just a bonus. It gives life to the painting by revealing all the performative process, the complexity of the painter’s context. They reveal the evolutionism of the modification the painter made. The piece of work does not spout spontaneously anymore on the support as a creationist act it elaborates in life. The ordinary which feeds the painting, which takes possession of the man, and alters by its presence. By replacing the usual nobility repository of the frame to use it as a support, could we consider that the transposition of the alteration paint announces the desire to honor the daily?

Find him on Instagram: https://www.instagram.com/mr.wassup/?hl=de

Translation by Sarah Gozzi.